Nos confrères de France 3 Languedoc-Roussilon ont joint par téléphone Laurent Spanghero à Castelnaudary. Le patron de l’entreprise qui portait son nom et qui produisait des lasagnes à la viande de cheval est fâché par le verdict du procès de Willy Selten, le grossiste qui le fournissait. Laurent Spanghero n’a pas hésité à le qualifier de « truand » et a regretté que la peine ne soit pas plus lourde.
Spanghero a été la première entreprise à tomber lorsque le scandale de la viande de cheval a éclaté au grand jour. Pire encore, “la Lauragaise” une autre société créée avec des anciens salariés de Spanghero pâtira encore de la mauvaise image de la première et deviendra “l’occitane des plats cuisinés”, qui s’accroche. La plus grande crainte de Laurent Spanghero est que tout cela ne soit vain. Pour l’heure l’amertume est tenace envers Willy Selten, le grossiste néerlandais qui le fournissait en viande « pur boeuf »… au cheval.
Une sanction trop clémente ?
“Je n’en attendais pas moins mais je trouve que la sanction n’est pas assez sévère pour ces truands.
J’attends avec impatience d’autres jugements en France pour ceux qui ont utilisé cette viande dans leurs usines.”, a déclaré Laurent Spanghero à nos confrères de France 3 Languedoc-Roussillon. Le grossiste néerlandais a été reconnu coupable de faux par le tribunal du sud des Pays-Bas mais la juridiction n’a pas retenu les cinq ans requis par le parquet. La pilule ne passe pas pour Laurent Spanghero.
Le précédent Jan Fasen
Avant Willy Selten, c’était la société de Jan Fasen, qui fournissait également de la viande de cheval à Spanghero dans le cadre du horsegate qui a été écrouée par le tribunal de Paris. Mis en examen pour « tromperie aggravée », « faux et usage de faux » et « escroquerie en bande organisée », le patron de l’entreprise avait déjà été condamné en appel aux Pays-Bas pour avoir vendu en France de la viande de cheval en tant que boeuf halal entre 2007 et 2009.
L’amende était salée : 50 000 euros mais la peine « encore trop faible » aurait pu s’exclamer Laurent Spanghero : six mois de prison avec sursis. Finalement, elle n’aura pas fait jurisprudence et chaque cas est singulier dans ce scandale alimentaire et sanitaire historique