Lancée en 2011 dans la région bordelaise, l’entreprise HPBioTech, spécialisée dans les équipements de traitement par hautes pressions hydrostatiques, propose des solutions clé en main aux industriels de l’agroalimentaire. Gérard Demazeau, son directeur scientifique, veut démystifier ce procédé.
Pour en savoir plus sur les hautes pressions, découvrez notre analyse : HPP, l’agroalimentaire se met sous hautes pressions
Les procédés HPP sont encore assez marginaux en France. Comment vous y êtes-vous intéressé ?
Je suis tombé dans les hautes pressions (HHP) il y a des années, un peu comme Obélix dans la potion magique. J’ai en fait commencé à me pencher sur ce procédé dans les années 1970, alors qu’il était encore inconnu en France. A cette époque, j’ai accueilli des post-doc japonais. Le Japon s’intéressait déjà bien plus à ces techniques à ce moment-là. C’est dans ce pays que sont apparus les premiers produits industriels au début des années 1990.
Comment avez-vous créé HPBioTech ?
HPBioTech a été créé en 2011. Cette entreprise est le résultat de la rencontre de trois compétences : une compétence scientifique, mais aussi des connaissances dans la conception et la fabrication d’équipements et enfin, dans la conception d’emballage.
Qu’est-ce qui différencie HPBioTech des autres équipementiers ?
Les grands groupes d’équipements de traitement par hautes pressions ont une stratégie qui consiste à proposer des machines qui puissent couvrir le maximum de procédés. L’entrée de gamme correspond à des procédés de 6 000 bars, avec une contenance de 60 à 100 litres. Ce n’est pas adapté à toutes les entreprises, notamment aux PME, d’autant que le prix des machines varie fortement en fonction de la pression. Un équipement conçu pour appliquer une pression de 6 000 bars sera environ trois fois plus cher qu’une machine prévue pour 3 000 bars. HPBioTech adapte son offre à chaque entreprise.
Vous proposez donc du sur-mesure ?
Nous accompagnons le partenaire de A à Z. Nous commençons par une étude de faisabilité pour s’assurer que les hautes pressions correspondent aux besoins. Puis nous adaptons les options de process : l’idée est d’ajuster la valeur de la pression et le temps de traitement, afin de réduire l’investissement initial. Depuis peu, nous proposons également une activité de sous-traitance pour la préparation des produits, afin d’accompagner nos clients pendant les premières années.
Comment démocratiser les hautes pression, selon vous ?
Il ne sert à rien de matraquer le produit de pression. Il faut plutôt lever un certain nombre de verrous. C’est pour cela que nous dédions environ 30 % de notre chiffre d’affaires à la R&D. Nous nous sommes ainsi rendu compte qu’il était possible d’activer les spores, même avec les hautes pressions, ou encore que la façon d’appliquer la pression, notamment sa vitesse, jouait un rôle important.