Si le marché mondial des produits alimentaires issus de l’agriculture biologique se centralise essentiellement en Europe et en Amérique du Nord, il faut savoir que ces derniers sont en grande majorité importés de l’hémisphère sud. Une affirmation qui laisse perplexe quant au respect des principes fondateurs de l’agriculture biologique à savoir l’équité et le développement durable. Pourtant, des études montrent bien que les céréales biologiques vendues en Europe et acheminées par bateau en provenance du Brésil ou de l’Australie, ont une consommation énergétique inférieure à celle des produits locaux. En effet, en France par exemple, les zones de productions sont assez distantes des lieux de commercialisation, ce qui implique une logistique locale de volume limité et donc plus intense. Les chaînes internationales d’approvisionnements sont, quant à elles, dotées d’une logistique hautement efficace, basée sur le transport maritime et routier. Selon certains économistes, l’ampleur de la capacité de transport de ses groupes logistiques mondiaux les rendraient « plus durables » que les locaux. Le seul bémol est que les produits importés ont souvent mauvaise presse, on se souviendra notamment du soja chinois à la mélamine, des maïs ukrainiens à la dioxine, etc. Par ailleurs, en France, une nouvelle plate-forme d’approvisionnement de produits bio, « Bio Référencement Collectivités » (BRC) destinée à la restauration collective permettra de mutualiser les échanges entre fournisseurs et établissements en gestion directe.