En début d’année, le groupe Roullier a décidé de fusionner ses filiales engrais sous une même marque, Timac Agro. Pour en savoir plus sur les motivations de cette fusion ainsi que sur ses conséquences, agro-media.fr a interviewé la Secrétaire Générale du groupe, Françoise Boussinesq, qui revient pour nous sur cette actualité.
Pourriez-vous brièvement nous présenter le groupe Roullier et votre rôle au sein de celui-ci ?
« Le groupe Roullier est un groupe international organisé autour de trois branches : l’agrofourniture, l’agrochimie et l’agroalimentaire. Son secteur d’activité est la nutrition animale, végétale et humaine. Le groupe est présent dans 40 pays et représente 6 000 collaborateurs. Son chiffre d’affaires en 2010 était de 2,6 milliards d’euros et dépassera vraisemblablement les 3 milliards en 2011, qui a été une bonne année pour le groupe. La part de l’international est passée en plus de cinq ans de 20% à 80%. L’agrofourniture représente 67% du chiffre d’affaires, l’agrochimie 21% et l’agroalimentaire 12%.
Je suis secrétaire générale au sein de Timac Agro sur le périmètre France. Je suis en charge des ressources humaines, du développement durable, de la RSE, de la communication interne et externe, mais aussi de la logistique maritime et terrestre. »
Pour quelles raisons le groupe a-t-il choisi de fusionner toutes ses filiales engrais sous la marque Timac Agro ?
« Il y a quatre raisons principales :
- D’abord, adapter notre organisation à l’évolution de l’agriculture, des marchés et de la distribution.
- Ensuite, rassembler en une seule force commerciale près de 400 commerciaux, tous certifiés pour conseiller et accompagner les agriculteurs, et de parler d’une seule voix.
- La fusion nous permettra aussi d’organiser un centre de décision qui permettra de rapprocher les décideurs de notre nouveau centre mondial de recherche et développement, qui est actuellement en construction à St Malo et qui devrait voir le jour en 2014.
- Enfin, préserver le capital industriel qui est très cher à M. Roullier, étant donné que le groupe est aussi un groupe industriel. »
Concrètement, quelles sont les conséquences de cette fusion ? Y aura-t-il des répercussions sur les autres métiers du Groupe Roullier ?
« Il n’y aura pas de répercussions sur les autres branches. Les principales conséquences de la fusion seront de simplifier les circuits de décision et de rendre plus efficace la collaboration de tous les acteurs au sein de Timac Agro, mais aussi de se doter de moyens pour optimiser nos process industriels. »
Quels sont les produits et services offerts par la nouvelle marque Timac Agro ?
« Timac Agro proposera :
- une force commerciale certifiée et reconnue par le ministère de l’Agriculture qui pourra conseiller nos agriculteurs dans les différents domaines de la fertilisation ;
- un partenariat renforcé avec nos distributeurs, grâce à une seule enseigne ;
- le développement des gammes qui permettent le développement et la maîtrise des rendements, dans le respect de l’environnement ;
- des outils de diagnostics maîtrisés par nos forces commerciales certifiées en agronomie et fertilisation qui permettront d’accompagner la progression des agriculteurs vers leurs objectifs de développement ;
- la collaboration plus efficace avec le centre mondial de recherche et développement qui est en cours de construction et qui va nous permettre d’offrir l’association de nouvelles molécules innovantes dans la fertilisation minérale. »
Dans votre communiqué vous parliez d’une gamme d’engrais azotés avec des extraits d’algues permettant d’améliorer l’absorption de l’azote par la plante. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?
« Nous proposons des engrais azotés qui ne sont pas acidifiants et qui ne sont pas exposés au lessivage, ce qui permet d’améliorer leur efficacité et de réduire de façon drastique la présence de nitrates dans la solution du sol. Ils permettent aussi d’optimiser le rendement. Ils offrent une meilleure disponibilité de l’azote tout au long du cycle grâce aux deux formes d’azote pour une action rapide et durable qui sont optimisées grâce à l’entretien du micro-pH nécessaire à l’activité microbienne et à la stimulation de la plante. La synergie des deux formes d’azote optimise leur transformation et permet une teneur en matière sèche augmentée grâce à une synthèse protéique soutenue. »
La tendance actuelle est au regroupement afin de créer des acteurs toujours plus importants. D’autres fusions sont-elles en vue au sein du groupe Roullier ?
« A ce jour, non. C’était une spécificité de la France d’avoir deux sociétés qui couvraient le territoire national. »
2012 vient à peine de commencer. Quelles seront les grandes actualités du groupe Roullier pour cette nouvelle année ?
« Pour 2012, le groupe souhaite poursuivre son développement à l’international. Autre point important cette année : la construction du centre mondial de recherche et développement de St Malo dont la livraison est prévue courant 2014. Enfin, 2012 verra la création d’un quatrième métier au sein du groupe Roullier, qui sera spécialisé dans l’énergie. Nous avons en effet acquis une nouvelle société, NextEnergies, qui est spécialisée dans les chaudières à bois et les éoliennes. »
Agro-media.fr remercie Mme Françoise Boussinesq pour avoir accepté de répondre à nos questions.
Propos recueillis par Vanessa Dufus.