Si ces dernières années, d’importants progrès ont été réalisés en matière de sécurité sanitaire des aliments et mis en oeuvre tout au long du processus de la chaîne alimentaire, l’émergence de produits faisant appel à des technologies ou à des ingrédients nouveaux peuvent potentiellement exposer le consommateur à des nouveaux risques. C’est ainsi que la loi Hôpital, Patients, Santé et Territoires parue en juillet 2009 a permis à l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (ANSES) de mettre en place un nouveau système de sécurité sanitaire baptisé « nutrivigilance » qui consiste à surveiller tous les effets indésirables liés à l’ingestion d’un produit alimentaire et d’émettre des recommandations et avis quand cela s’avère nécessaire. Si les actions de nutrivilange concernent un large panel d’aliments allant des plats préparés aux compléments alimentaires, elles s’adressent avant tout aux produits enrichis de substances ayant un effet nutritionnel ou physiologique quelconque. Au centre de ce dispositif : les professionnels de la santé. C’est eux qui, en effet, signaleront tous les effets indésirables diagnostiqués chez leurs patients, suite à la consommation de ces nouveaux produits. Chaque symptôme potentiel fera ensuite l’objet d’une étude approfondie entre comité technique, industriels et autorités de tutelles et sera expertisé collectivement avant d’être rendu public et transmis au Canada et aux États-Unis, qui disposent de dispositifs équivalents. À l’heure actuelle, le dispositif béta sur les compléments alimentaires, débuté en 2009, a donné lieu à une dizaine d’avis et a mis en exergue la confusion entre le complément alimentaire « preservision » et le médicament « previscan ».