Selon une information Reuters retranscrite par Les Echos, la Chine serait en passe de devenir le premier importateur mondial de produits agricoles. De nombreux facteurs laissent à penser que cette affirmation provenant d’un cercle de pensée gouvernemental chinois, à la tête duquel le chercheur Chang Guoqiang appartenant au Centre de Recherche et de Développement du Conseil d’Etat, est tout à fait plausible.
Tout d’abord, la Chine est un pays avec une faible envergure agricole, c’est-à-dire que les aires cultivables par habitant représentent moins de 40% de la moyenne mondiale. D’autre part, non seulement les surfaces arables diminuent régulièrement, mais en plus les structures organisationnelles sont sous-développées. Enfin, les apports scientifiques et technologiques font cruellement défaut à l’agriculture chinoise, constate Chang.
Aujourd’hui, la Chine est déjà le premier importateur mondial de soja et de coton. Mais elle est également la première consommatrice mondiale de porc, deuxième dans le maïs, et également grosse consommatrice de sucre. L’ensemble de ces constats ont mené les scientifiques chinois à la conclusion que d’ici cinq à dix ans, le pays deviendrait sans aucun doute le premier importateur mondial de produits agricoles.
Pour tenter de limiter leur dépendance face à cette augmentation des importations, les Chinois, via la COFCO, première société de négoce publique chinoise, vont consacrer la bagatelle de dix milliards de dollars à des fusions et acquisitions à l’étranger dans les cinq prochaines années, notamment en Australie, aux Etats-Unis et en Asie du sud-est.
Cette information relayait par le China Daily accompagnait le commentaire de Jiang Hua, membre du conseil d’administration de la COFCO : « parce que le pays dispose de ressources agricoles limitées, il nous faut regarder à l’extérieur. Les dix années à venir seront une période de forte croissance de la consommation chinoise de produits alimentaires, notamment de volaille, de viande, d’œufs et de produits laitiers ». En ce qui concerne les céréales, la Chine a annoncé vouloir être auto-suffisante dans les cinq années à venir.