C’est hier, mercredi 22 Juin, que la Commission Européenne a présenté un projet de directive sur l’efficacité énergétique. Celle-ci a pour objectif principal la réduction de la consommation de 20% en énergie primaire (une forme d’énergie disponible dans la nature avant toute transformation) par rapport à un premier scénario datant de 2005.
Celui-ci prévoyait une consommation d’énergie primaire de 1.842 millions de tonnes équivalents pétrole (Mtep), actuellement nous sommes sur la base d’une réduction de 9% d’ici 2020. L’UE souhaite donc continuer dans cette voie et diminuer encore la consommation et ainsi réaliser une économie de 368 Mtep.
Il n’y a pas de contraintes sur les Etats pour leur imposer cette directive « Les Etats membres n’y sont pas favorable » a déclaré Vincent Berruto, chef de l’unité efficacité énergétique. Toutefois « si aucune avancée n’est constatée d’ici 2014, on pourrait aller vers des objectifs contraignants » a-t-il prévenu. Les Etats membres vont devoir réaliser des plans d’économie d’énergie avec notamment l’obligation pour les énergéticiens de réduire de 1.5% par an les volumes d’énergies vendus.
Au niveau de grandes entreprises privées, des audits de leur consommation énergétique devront être réalisés. Certains industriels sont réticents, notamment à cause du marché du carbone déjà existant. Ils ont peur que le prix du carbone subisse une forte baisse due à une moindre demande en quotas. Pour ce qui est des organismes publics, les contrats de performance énergétiques devront être plus utilisées, l’achat de produits ou services à faible consommation énergétique sera privilégier et 3% de la surface des bâtiments de plus de 250m2 devra être rénové chaque année.
La directive pourrait être adoptée fin 2012 pour une entrée en vigueur fin 2013, toutefois lors des discussions entre les Etats et la Commission certains points de désaccord risquent de ressortir, le principal étant la façon de calculer les consommations énergétiques. Alors que la France et les Etats membres penchent pour une consommation en énergie finale, la Commission adopterait plutôt une consommation en énergie primaire. Premières réponses dès cet été avec le début des premières discussions.