INAPORC alerte les pouvoirs publics et les consommateurs de la mise en danger de l’ensemble des maillons de la filière porcine. «L’explosion des coûts de l’énergie vient s’ajouter à une situation déjà difficile pour une filière confrontée depuis 2021 à une crise aussi violente qu’inédite, avec la flambée des coûts de l’aliment des porcs qui fragilise de nombreux élevages malgré des aides conséquentes de l’Etat destinées aux éleveurs et saluées par la profession», explique la filière.
Selon INAPORC, si le plan d’aide énergie proposé par la France est un premier signal positif, il n’est absolument pas «à la hauteur de l’impact économique subi par les entreprises du secteur». Si aucune mesure complémentaire n’est prise dans les plus brefs délais pour aider la filière à surmonter cette nouvelle épreuve, de nombreuses entreprises de transformation et de nombreux élevages pourraient disparaître en France et l’impact se cumuler sur tous les maillons de la filière porcine, estime les professionnels. De fait, la France pourrait perdre en compétitivité à l’échelle européenne, car les principaux pays producteurs de viandes de porc et de charcuteries en Europe ont mis en place des plafonnements du coût de l’énergie.
L’Allemagne annonce ainsi un plafonnement du prix de l’électricité à 130 €/MWh, l’Espagne et le Portugal, de leurs côtés, ont d’ores et déjà acté 200 €/MWh alors que plusieurs entreprises françaises ont dû acheter leur électricité à plus de 500€/MWh.
INAPORC appelle de toute urgence à la mise en place de mesures de sauvegarde de la filière comme la mise en place par les pouvoirs publics d’un dispositif de bouclier énergétique efficace pour l’ensemble des entreprises- de la filière (élevage, fabricants d’aliment, abattage, charcutiers, distribution) à la hauteur de ce que font nos concurrents européens ; Et la répercussion jusqu’au consommateur des hausses de coûts de production (amont et aval).
Disparition d’entreprises et d’élevages
Compte tenu des coûts de production toujours au plus hauts dans les élevages, beaucoup d’éleveurs ne pourront pas faire face et risquent d’arrêter leurs activités. Or la profession anticipe déjà une perte de 3% de sa production en 2022 en raison de la crise de début d’année. Avec un surcoût énergétique pouvant représenter jusqu’à 8% du chiffre d’affaires en 2022, bon nombre d’entreprises de transformation ne pourront pas survivre.
De plus, la France est tout juste autosuffisante dans le secteur porcin, avec un taux de couverture de ses besoins de consommation de 105%. Une absence de mesures de plafonnement de l’énergie en France comparables à celles de l’Espagne et de l’Allemagne, principaux pays concurrents pour la filière, va immanquablement favoriser les importations de viandes et de charcuterie et par là-même remettre en question la souveraineté alimentaire française en matière de produits porcins, affirme INAPORC. Sur les 7 premiers mois de l’année 2022, les importations de porc ont d’ores et déjà progressé de 6,6%…