La taxe sodas présentée par le premier ministre François Fillon lors de l’annonce de son plan de rigueur budgétaire avait déjà jeté un pavé dans la mare. Mais les propositions du député Bernard Reynès vont encore plus loin : le montant de cette taxe sur les boissons sucrées pourrait tripler !
Pour l’instant, la taxe sodas devait rapporter 120 M€ au gouvernement, soit environ un centime par canette. Une annonce qui avait d’ores et déjà fait bondir les industriels du secteur, représentés par l’Ania. Le député Bernard Reynès avait eu le premier l’idée de cette taxe. Sauf que son objectif initial était d’améliorer la compétitivité de l’agriculture grâce aux fonds obtenus par cette taxe. François Fillon, en présentant la mesure en faveur de la sécurité sociale et afin de lutter contre l’obésité, avait aussitôt provoqué la stupeur du député qui voyait ainsi sa proposition initiale détournée de l’agriculture, et donc de sa motivation originelle. Nous avions d’ailleurs interrogé M. Bernard Reynès pour vous à cette occasion. Depuis, il semblerait que le député soit parvenu à obtenir le soutien du président de la République et serait en passe de déposer un amendement qui triplerait les droits d’accises de la taxe soda, la faisant passer de 120 M€ à 385 M€, et la redirigerait vers la question-clé de la compétitivité de l’agriculture.
Nos confrères de LSA ont ainsi recueilli ses propos :
- « Je ne connais pas encore le moyen de parvenir au prélèvement de la taxe, soit via le projet de loi de finances, soit via celui de la sécurité sociale, mais j’ai le soutien du gouvernement et du président de la République que cette taxe s’élève entre 360 et 385 millions d’euros et qu’elle soit prélevée sur les sodas ».
Nous vous en parlions également hier : une délégation de députés composée entre autres de Bernard Reynès, de Gilles Carrez, de Charles de Courson et de Jean Dyonis du Séjour, se rend aujourd’hui à Bruxelles afin de s’assurer de l’eurocompatibilité de la manœuvre.
Voilà une information qui risque fortement de mettre à nouveau les professionnels de l’agroalimentaire en émoi. Rappelons-le, suite à l’annonce de l’instauration de la taxe soda, Coca-Cola avait annoncé devoir réétudier un investissement prévu sur l’un de ses sites français. Aussitôt, le leader mondial des sodas avait été accusé de chantage et s’était finalement rétracté, en prétendant une erreur de communication. Une autre rumeur avait alors couru : le PDG de Coca-Cola France, Tristan Farabet, aurait fait l’objet d’une mesure de licenciement suite à ce couac. Mais Coca-Cola vient à nouveau de démentir cette rumeur. Il semblerait bel et bien que le géant ne sache plus sur quel pied danser !