Selon une information TNC, ça chauffe entre Lactalis et ses producteurs laitiers. En effet, le géant des produits laitiers français a récemment envoyé aux agriculteurs qui lui livrent du lait une deuxième version de contrat, « fruit d’une négociation conduite article par article avec les présidents de groupements », indique le groupe.
Or, les représentants de la Fédération Nationale des Producteurs de Lait (FNPL) et de l’Organisation des Producteurs de Lait (OPL) ne sont pas satisfaits du tout de cette nouvelle mouture. Le coordinateur des groupements de producteurs Lactalis, Franck Guehennec, expliquait : « Lactalis cherche à tout prix à faire signer des contrats individuels parfaitement inéquitables à ses 14 300 producteurs ».
Ainsi, la FNPL et l’OPL attaquent cette deuxième version de contrat tant sur le fond que sur la forme. Pour l’OPL, Lactalis mène une véritable « campagne de communication provocatrice », le contrat proposé n’étant « qu’un document qui mènerait les producteurs à l’intégration pour ne pas dire à un quasi esclavage ». Et Franck Guehennec de reprendre : « le 27 septembre dernier, le groupe a rompu les négociations ave les groupements de producteurs. Il fait désormais directement pression auprès des éleveurs pour qu’ils signent le nouveau contrat avant le 30 novembre 2011, nouveau délai de réflexion imposé par le groupe ».
« Contrairement aux autres entreprises telles que Danone, Bongrain ou Senoble qui négocient avec les organisations de producteurs, Lactalis s’obstine à refuser l’esprit de la contractualisation laitière souhaité par le ministre de l’Agriculture ». Et c’est bien pourquoi les groupements de producteurs Lactalis et l’OPL tentent d’alerter Bruno Le Maire sur l’importance d’accélérer la publication du décret sur la reconnaissance des organisations de producteurs.
Promis depuis l’automne par le ministre, il est en attente de validation par Bruxelles avant de pouvoir être officiellement publié. Les producteurs souhaitent par ce biais forcer Lactalis à négocier directement avec les Organisations de Producteurs et non plus avec les producteurs, pour aboutir à un contrat cadre qui « garantirait l’équité de traitement » entre les producteurs, plutôt que des contrats individuels.