Depuis plus de 15 jours, le caractère bio des bananes produites dans certains pays du Sud et vendues en France est remis en cause. En effet des producteurs de bananes de Guadeloupe et Martinique ont dénoncé « la concurrence déloyale » des « fausses » bananes bio issues de pays hors Union européenne.
Dans un communiqué, l’Agence Bio rappelle les conditions de contrôle et d’importation de ces produits et tient à rassurer les consommateurs sur les produits portant la mention bio quelle que soit leur provenance.
En effet, les reconnaissances accordées par la Commission européenne garantissent que les cahiers des charges et les systèmes de contrôle permettant l’octroi du logo bio européen, souvent accompagné du logo AB, répondent aux mêmes principes et objectifs que ceux énoncés par le règlement européen relatif à l’agriculture biologique.
Un encadrement strict de tous les produits bio importés
L’agence Bio précise que ces importations sont strictement encadrées et elles sont autorisées si des garanties sont apportées sur le respect des principes et des objectifs du règlement européen relatif à l’agriculture biologique.
Ainsi, pour pouvoir exporter leurs produits bio vers l’Union européenne, les pays tiers ou leurs organismes de contrôle font une demande de reconnaissance auprès de la Commission en application du règlement bio européen. Tous les lots de produits biologiques importés de pays n’appartenant pas à l’Union européenne sont accompagnés d’un certificat d’inspection délivré par un organisme de contrôle. Les organismes certificateurs opérant en pays tiers sont reconnus par la Commission européenne et sont régulièrement évalués.
Si les informations transmises lors des rapports annuels sont insuffisantes ou si la Commission européenne constate des dysfonctionnements, cette dernière peut proposer un retrait rapide de la reconnaissance, interdisant de fait toute activité de certification des importations bio pour cet organisme.
Les irrégularités éventuellement constatées sur le marché européen sont signalées via le système OFIS (Organic Farming Information System) qui permet d’échanger les informations avec les organismes certificateurs des pays tiers et d’assurer leur traitement. Enfin, les lots de produits biologiques en provenance de pays hors Union européenne sont contrôlés à leur arrivée en France.
Les services douaniers procèdent à la vérification du certificat d’inspection émis par l’organisme certificateur de l’exportateur. Ce certificat doit être validé par les services douaniers pour bénéficier du label bio européen.
Des importateurs soumis à notification et contrôles
L’importateur de produits en provenance de pays tiers est soumis à des obligations et ses activités sont contrôlées. Par ailleurs, l’Agence Bio explique que l’utilisation de produits de traitements en agriculture biologique est strictement encadrée. En cas de menace avérée pour une culture, des produits de traitement peuvent être utilisés via la consultation d’une liste. Cette liste évolue régulièrement pour prendre en compte les innovations techniques développées en agriculture biologique. A noter que l’autorisation de mise sur le marché (AMM) de ces substances relève de la règlementation nationale de chaque pays. Ainsi certaines matières actives autorisées par la règlementation européenne ne sont pas utilisables dans certains Etats membres faute d’AMM demandée par le fabricant.