D’ici 2015, les bébés chinois seront nourris au lait en poudre breton. Le groupe chinois Synutra a démarré en fin de semaine la construction d’une usine géante de lait en poudre à Carhaix, dans le Finistère. L’usine produira 100 000 tonnes de lait en poudre par an, à destination du marché chinois. C’est « le plus gros investissement laitier chinois à l’étranger », a assuré Liang Zhang, PDG du groupe.
Reprise des salariés d’Entremont
Synutra a en effet investi 90 millions d’euros dans le projet et signé un contrat avec Sodiaal, qui s’est engagé à fournir à l’usine 288 millions de litres de lait par an et 30 000 tonnes de lactosérum. La première coopérative laitière de France a également investi 10 millions d’euros afin de mettre en place des équipements de déminéralisation de lactosérum.
L’investissement chinois assurera ainsi un débouché à 20 % de la collecte laitière de Sodiaal en Bretagne et devrait solliciter environ 700 producteurs de la région. L’usine de Carhaix devrait également employer environ 260 personnes et permettre le reclassement des salariés de la tour de séchage d’Entremont, autre filiale de Soodial, dont la mise à l’arrêt est prévue pour 2015.
« Made in France » : gage de qualité
Le projet d’usine est en fait sur les rails depuis 2009. Quelques mois auparavant, retentissait en Chine l’affaire de lait coupé à la mélamine, entraînant l’hospitalisation de 300 000 enfants. La qualité et la traçabilité des produits sont devenues l’une des priorités majeures pour le consommateur chinois. « Pour répondre aux besoins importants de leur marché, les Chinois cherchent à assurer la pérennité de leur approvisionnement en produits laitiers en quantité et en qualité », explique Mazuray, directeur de Synutra France, d’où la décision d’implanter l’usine en France.
Les débouchés pourrait être considérables dans les années à venir, d’autant plus que les naissances en Chine pourraient augmenter de 13 % d’ici 2017, suite à la révision de la politique de natalité en Chine.