Financé par l’Etat à hauteur de 48,3 millions d’euros dans le cadre de France 2030, le Grand Défi « Ferments du Futur » a été officiellement lancé aux côtés des pilotes de ce projet, l’INRAE et l’ANIA. L’objectif est de permettre de mobiliser les techniques naturelles de fermentation pour accélérer la révolution agricole et alimentaire au service d’une alimentation, saine, durable et traçable.
Les aliments fermentés (comme le pain, le fromage, les yaourts, la choucroute, le vin, la bière…) présentent de nombreux bénéfices grâce aux microorganismes (bactéries ou levures) présents naturellement dans ces aliments qui se nourrissent de leurs sucres et de leur eau et rejettent de l’acide, du gaz ou de l’alcool selon l’aliment et le ferment. Concrètement, l’acidification de l’aliment inhibe la croissance de microorganismes indésirables, permet ainsi une meilleure conservation et peut présenter de nombreux bénéfices associés, comme l’apport en vitamines et antioxydants, la formation de nouveaux arômes ou encore des effets bénéfiques sur le microbiote intestinal et la santé (via les probiotiques et ferments lactiques).
Alors que nos modes de consommation sont en perpétuelle évolution et que les consommateurs souhaitent une alimentation plus sûre, plus saine et plus durable, les vertus des ferments peuvent donc être multiples pour : Renforcer la naturalité des aliments en limitant le recours aux additifs (réduction des conservateurs, stabilisateurs, arômes…) ; Améliorer les propriétés sensorielles des aliments, y compris d’origine végétale, afin d’accompagner la transition vers une alimentation plus durable ; Optimiser le profil nutritionnel des aliments, en réduisant les teneurs en sucre et en sel, et développer des produits de grande qualité pour des populations spécifiques (enfants, personnes âgées…) ou encore maintenir ou rétablir un microbiote favorable à la santé de l’hôte, développer de nouveaux probiotiques.
Une plateforme de recherche et d’innovation unique en Europe
Dans cette optique, France 2030 mobilise les ferments comme leviers de l’alimentation de demain par le financement à hauteur de 48,3 millions d’euros d’un Grand Défi « Ferments du Futur ». Celui-ci doit permettre d’accompagner scientifiques et entreprises dans une logique collective au service du déploiement de projets scientifiques et industriels basés sur les cycles naturels des ferments. Ensemble, ils doivent permettre de positionner la France parmi les leaders de ce champ d’innovation et renforcer la compétitivité de nos entreprises.
Concrètement, le Grand Défi «Ferments du Futur» est une plateforme de recherche et d’innovation unique en Europe associant les entreprises alimentaires françaises réunies au sein de l’ANIA et la recherche académique d’excellence pilotée par INRAE. Ces pilotes du programme l’ont conçu comme un support de projets pré-compétitifs totalement financés par l’Etat, de projets de recherche et développement en partenariat avec des entreprises, et un dispositif de soutien pour accélérer le développement des jeunes entreprises. Les prochaines étapes de « Ferments du Futur » sont déjà précisées avec l’inauguration d’une plateforme à Saclay en 2023 et l’ouverture d’un premier appel à projets de recherche début 2023.