Dans le cadre de la Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens, l’Anses a évalué le potentiel de perturbation endocrinienne du résorcinol pour la santé humaine. Suite à ce travail, l’expertise de l’Anses a démontré que le résorcinol impacte la fonction thyroïdienne, conduisant à des effets délétères, notamment chez la femme enceinte, ce qui réunit les conditions pour le proposer comme perturbateur endocrinien avéré.
Le résorcinol, utilisé pour la fabrication de pneus, de produits dérivés du caoutchouc, de colles et de résines industrielles, employé dans certains cosmétiques, soins d’hygiène, comme antiseptique dans la composition de certains médicaments, est aussi utilisé comme antioxydant pour des produits alimentaires comme les crevettes.
L’Anses propose donc son identification comme Substance extrêmement préoccupante (SVHC) selon le Règlement Reach ce qui pourrait, à terme, entrainer un contrôle plus strict de son utilisation en Europe.
Selon l’Anses, cette substance pourrait, en fonction des conditions d’exposition, déclencher ou aggraver des hypothyroïdies. Par ailleurs, une hypothyroïdie même faible chez la femme enceinte peut provoquer des désordres irréversibles du neuro-développement chez l’enfant à naître. De plus, il est difficile d’établir une dose d’exposition sans risques, en particulier dans les populations sensibles comme celles présentant une hypothyroïdie latente ou lors des périodes critiques du développement du fœtus, par exemple.
Pour ces raisons, l’Anses estime que les propriétés de perturbation endocrinienne du résorcinol présentent un niveau de préoccupation suffisant pour remplir les critères d’identification comme substance extrêmement préoccupante (SVHC) selon les dispositions prévues par le règlement européen REACH.