Nestlé Purina France, Royal Canin (Mars Petcare) et Hill’s Pet Nutrition ont été épinglés pour avoir mis en place des pratiques visant à limiter leur concurrence entre 2004 et 2008. Ainsi, pendant cinq ans, ils ont imposé différentes mesures aux grossistes qui revendaient leurs aliments secs pour chiens et chats, d’après l’Autorité de la concurrence. Ces grossistes revendaient ensuite ces aliments aux distributeurs spécialisés (animaleries, jardineries, éleveurs, vétérinaires…), qui les écoulaient eux-mêmes auprès des consommateurs. Ces ententes avaient donc un impact sur le prix payé par ces derniers, d’autant plus que Nestlé Purina France, Royal Canin et Hill’s Pet Nutrition représentaient entre 2004 et 2008 70% du marché des croquettes pour chiens et chats dans la distribution spécialisée. Ce marché est très conséquent, étant donné que la France compte environ 8 millions de chiens et 10 millions de chats.
L’Autorité de la concurrence a tenu à souligner que les ententes concernaient des produits « suscitant un investissement affectif de la part des consommateurs finaux, auxquels la fidélité aux marques confère un caractère vulnérable ».
Nestlé Purina France et Royal Canin ont imposé à leurs grossistes leurs prix de revente et ont défini pour chaque grossiste une zone géographique précise, affaiblissant ainsi la concurrence entre grossistes. Certains produits ont en outre bénéficié de clauses d’exclusivité. Hill’s Pet Nutrition s’est pour sa part entendu avec ses grossistes-vétérinaires « pour interdire les exportations de ses produits hors du territoire français », mais cette clause « n’a pas en fait été appliquée ».
Finalement, l’Autorité de la Concurrence a accordé des réductions de sanctions aux trois contrevenants, de l’ordre de 18 à 20%, étant donné qu’ils ont reconnu leurs torts et ont pris des mesures pour se conformer aux règles de la concurrence.
Nestlé écope ainsi d’une amende de 19 millions d’euros, Royal Canin de 11,6 millions d’euros et Hill’s de 4,66 millions d’euros. Le total des amendes représente 35,3 millions d’euros.
Cette affaire fait suite aux récentes condamnations du cartel des endives et de celui des farines.
Source : agro-media.fr avec le communiqué de l’Autorité de la concurrence et AFP.