Une étude publiée vendredi 15 juillet 2011 aux Etats-Unis révèle que le cerveau des filles aurait plus de mal à se remettre des soirées alcoolisées que celui des garçons. En effet, des chercheurs issus des universités de Californie à San Diego (UCSD) et de Stanford ont analysé le cerveau de 95 jeunes femmes dont 40 ont participé à des soirées au cours desquelles elles ont consommé plus de quatre verres d’alcool d’affilée. Susan Tapert, professeur de psychiatrie à Stanford et co-auteur de l’étude, explique que plusieurs régions du cerveau des jeunes filles ont été affectées par ces « beuveries », dont les zones dédiées à l’attention et à la mémoire. Selon elle, « cela suggère que les adolescentes pourraient être particulièrement vulnérables aux effets négatifs d’une consommation excessive d’alcool ». Un constat qui n’est pas le même pour les jeunes hommes. Comment cela se fait-il ? Tout d’abord, la chercheuse explique que les filles ont un développement cérébral avancé d’un à deux ans par rapport aux garçons, ce qui amplifie les dégâts pour un même âge. Ensuite, des différences hormonales pourraient entrer en jeu, tout comme un métabolisme féminin plus lent. Enfin, les jeunes femmes ont un indice de masse graisseuse supérieur à celui des hommes et un poids inférieur en moyenne. De plus, même si les soirées alcoolisées sont ponctuelles et séparées par de longues périodes de sobriété, elles suffisent à avoir un effet sur le cerveau. Susan Taper conclut : « cette étude montre que chez un jeune (collégien, lycéen ou étudiant) les risques pour les fonctions cognitives et du cerveau durent longtemps après qu’il se soit remis d’une gueule de bois ». La consommation d’alcool touche pourtant de plus en plus fortement les jeunes.
Sur ce sujet sensible qu’est l’alcool, la ville de Lyon a par ailleurs décidé d’interdire la vente d’alcool à emporter à partir de 22h pendant la période estivale, afin d’éviter les « dérives qui s’installent chaque année plus fortement dans les habitudes de consommation des noctambules et particulièrement des plus jeunes », ainsi que de réduire « dégradations, violences, bruits, bris de verre ». Des mesures similaires ont été prises dans plusieurs grandes villes françaises, dont Paris.