Le marché des différentes premières s’emballe à la hausse depuis quelques semaines. Les produits laitiers industriels n’échappent à cette tendance. En l’espace d’un mois et demi, les prix du beurre et de la poudre de lait écrémé ont augmenté de plus de 300 € la tonne. Cela correspond à une augmentation relative de 8% pour le beurre et de 13% pour la poudre de lait écrémé. Cette augmentation récente des cours est à mettre en liaison avec un moindre dynamisme de la production laitière dans les grands bassins exportateurs mondiaux. La nouvelle campagne laitière a démarré très mollement en Nouvelle-Zélande (-4,8% sur le mois d’août). De son côté, la production aux Etats-Unis affiche une croissance modérée de l’ordre 0,4% sur les mois d’août et de septembre, tandis que la collecte européenne a été globalement stable pendant les trois mois de cet été
Ce manque de dynamisme de la production se retrouve en France. Sur une base journalière, la collecte a baissé de 0,7% en moyenne sur les 8 premiers mois de l’année, et le recul s’avère davantage marqué sur le mois de septembre, avec une baisse estimée à 2,5% selon les sondages hebdomadaires de FranceAgriMer. Le prix unitaire des charges dans les élevages laitiers augmente de nouveau. L’indice général Ipampa Lait de vache de l’Institut de l’élevage, a ainsi progressé de 9% en l’espace d’un an. Deux postes ont fortement augmenté au cours des derniers mois : d’une part l’énergie et les lubrifiants, d’autre part les aliments achetés.
Selon l’enquête mensuelle laitière de FranceAgriMer, le prix standard du lait de vache conventionnel était de 356 € les mille litres sur le mois d’août 2021. Il se situe 23€ au-dessus du niveau d’août 2020, soit une progression relative de 7%. Dans ce contexte inflationniste, les prix des produits laitiers au stade de détail ont relativement peu évolué au cours des derniers mois. Selon les familles considérées, l’évolution des prix se situe dans une fourchette allant de -1% à +1% sur les 12 derniers mois.
L’augmentation du prix des matières premières expose actuellement les différents maillons de la filière laitière, en particulier au stade de la production et de la transformation, à un risque fort de compression des marges, liée à une augmentation des coûts non forcément couverte par l’accroissement des recettes.