La 15ème édition du CFIA de Rennes s’est tenue la semaine dernière, du 13 au 15 mars 2012. Evènement incontournable pour bon nombre de professionnels de l’agroalimentaire, le Carrefour des Fournisseurs de l’Industrie Agroalimentaire a réuni cette année 1300 exposants.
Combien de visiteurs ont parcouru le salon cette année ? Quels ont été les moments forts de cette édition ? Quel premier bilan peut-on dresser ?
Agro-media.fr a posé toutes ces questions, et plus encore, à Sébastien Gillet, le directeur du CFIA.
Pourriez-vous brièvement nous présenter votre société, GL EVENTS, le CFIA et votre rôle par rapport à celui-ci ?
« GL Events intervient dans trois métiers différents. Historiquement, il s’agit d’un groupe spécialisé dans l’événementiel (mobilier, installation de stands…) depuis sa création il y a 33 ans. Il y a quelques années, le groupe a étendu son champ d’activité avec la gestion de parcs et de sites d’exposition. Enfin, le troisième métier de GL Events est l’organisation d’évènements : foires, salons professionnels et salons grand public.
Le CFIA fait partie des nombreux salons dont le groupe est propriétaire. Il a été créé en 1997, nous avons donc fêté la 15e édition la semaine dernière. Le CFIA est né à Rennes, qui est la première région agroalimentaire européenne.
Je suis le directeur de ce salon. Je dirige aussi d’autres salons du groupe comme Industrie, qui se tiendra du 26 au 30 mars 2012 à Paris-Nord Villepinte, un cousin germain du CFIA. »
Le CFIA de Rennes édition 2012 vient juste de fermer ses portes. Quel premier bilan de cette édition pouvez-vous tirer ?
« Le bilan de cette édition est exceptionnel, il s’agit probablement de la meilleure édition depuis la création du salon. Nous avons eu 1300 exposants et 14 750 visiteurs (chiffres certifiés OJS), soit 12 % de plus qu’en 2011. Nous sommes également à plus de 100 participants au Trophée Innovation, ce qui est un record. Nous avons enfin eu 20 % de plus de visiteurs étrangers, ce qui est important car le CFIA a toujours été qualifié de salon régional, ce qu’il n’est plus, puis de salon national et aujourd’hui il dépasse ces frontières. »
Par rapport aux éditions précédentes, quelles grandes tendances se sont dégagées ?
« Deux thèmes sont toujours importants et abordés :
- tout d’abord la sécurité au sens large du terme (sécurité alimentaire avec la traçabilité, sécurité des hommes…)
- mais aussi le développement durable, auquel les professionnels de l’agroalimentaire s’intéressent toujours. »
Cette année 2012 s’annonce compliquée sur le plan économique pour l’agroalimentaire. L’avez-vous ressenti au salon ?
« Pas du tout. En termes d’exposants, nous sommes au complet depuis six mois. Tous les secteurs sont touchés par la crise, de près ou de loin, mais je pense que l’agroalimentaire est le secteur le moins touché. C’est l’un des seuls secteurs qui embauchent encore, ce qui est rare. Lorsque l’on voit le nombre d’investissements que nous avons pu avoir, le nombre de personnes qui nous ont confié avoir vendu des machines sur le salon ou avoir finalisé des commandes sur place, je pense qu’il s’agit de l’une des premières éditions où nous avons autant de commandes, autant de business qui se fait sur le salon. Les maîtres mots du salon sont business et convivialité. La convivialité n’est pas très difficile à amener, car c’est une valeur du groupe GL Events. Mais le business ne dépend pas de nous, il dépend des acheteurs, et sur cette édition 2012 le business de l’agroalimentaire était bien présent. »
Quels ont été les temps forts de cette édition 2012 à Rennes ?
« Il y a eu deux temps forts. Tout d’abord, la remise des Trophées Innovation, le mardi soir, qui est toujours un moment important. Cette soirée réservée aux exposants est vraiment devenue une institution. L’année prochaine, nous allons l’élargir à pas mal de nos visiteurs car nous estimons que la réussite d’un salon n’est pas seulement due à ses exposants, mais aussi à ses visiteurs. L’autre temps fort est l’usine du futur car on se demande toujours comment l’agroalimentaire va évoluer dans 10 ans, 15 ans ou même 20 ans. Nous avions envie depuis l’édition 2011 de savoir comment les choses allaient évoluer donc nous nous sommes entourés de partenaires compétents comme la région Bretagne, Valorial, Bretagne Développement Innovation (BDI) et d’autres institutions locales, qui ont pris en charge cette animation pour la traiter pendant la durée du salon. Ceci nous a permis de voir sous forme de maquettes ou de projections, notamment autour de l’éco-conception, comment les usines allaient devoir travailler dans les 10 ou 15 prochaines années. Cette thématique importante a bien fonctionné sur cette manifestation. »
Avez-vous des premiers retours de la part des visiteurs ?
« Déjà, ce qui est important, c’est qu’il y a eu 12% de visiteurs en plus, ce qui est énorme sur une manifestation comme le CFIA de Rennes car dans l’agroalimentaire les salons étrangers sont nombreux. Les témoignages des visiteurs, nous les avons indirectement lorsqu’un exposant nous explique qu’il a vendu pas mal de machines. Nous n’avons pas encore de témoignages directs des visiteurs sous forme écrite. »
Savez-vous combien d’exposants ont d’ores et déjà prévu de revenir pour la prochaine édition du salon ?
« Nous avons 85 % de fidélisation depuis deux à trois ans. Pour la prochaine édition, nous sommes sensiblement partis sur les mêmes bases, voire un peu plus. Il faut savoir que le salon ne grandira pas en 2013, nous resterons sur le même nombre de halls car ce n’est pas notre souhait de nous agrandir. Il faut trouver l’équilibre visiteurs/exposants et nous pensons l’avoir trouvé. Nous devrions donc partir sur les mêmes bases, 85 à 90 % de fidélisation. »
Quelle est la place du CFIA de Rennes par rapport aux autres éditions, à savoir Metz et le Maroc ?
« L’historique du CFIA est le salon de Rennes, qui est la première région agroalimentaire européenne. C’est là que le concept est né, concept atypique dans le domaine des salons il y a 20 ans car il se basait sur de petits stands, ce qui permettait de proposer des prix plus intéressants aux exposants. Ensuite, nous avons dupliqué ce concept dans des régions où l’agroalimentaire est aussi très présent. Metz en a fait partie, et la première édition a été créée en 2009. En novembre 2013, une édition du CFIA devrait aussi voir le jour à Lyon. À Rennes, nous sommes présents de manière annuelle alors que sur les autres éditions nous sommes sur un rythme biennal. Le salon au Maroc a été créé en 2005 et nous sommes revenus en 2010. Le Maroc est probablement le pays du Maghreb qui se rapproche le plus de notre culture. Il y a de grosses demandes pour renouveler les usines et les mettre aux normes. Le savoir-faire français est bien reconnu mondialement et il est important d’importer cette culture du savoir-faire français au Maroc. »
Quels sont les forces des CFIA par rapport aux salons concurrents ?
« Je dirais qu’en France nous n’avons pas véritablement de salon concurrent aujourd’hui. Nous en avons en Allemagne avec l’IFFA, mais pas en France. La force du CFIA, c’est aujourd’hui son concept (qui repose sur la proximité avec les exposants et les visiteurs, la surface réduite des stands, …), son organisation sous la forme de trois pôles Ingrédients et PAI, Equipements et Procédés et Emballages et Conditionnement, et le fait qu’aucun autre salon ne propose la même offre (1300 exposants). L’ancienneté ne fait pas la force d’un salon, c’est plutôt son offre. Nous avons encore montré lors de cette édition que nous sommes le salon professionnel de référence sur le marché français pour les IAA, aussi bien pour les exposants que pour les visiteurs.
Une autre force du CFIA est aussi la convivialité, car il est rare aujourd’hui de parvenir à instaurer une telle confiance et une telle complicité sur un salon, que ce soit au niveau des exposants ou des visiteurs. Il y a une proximité entre nous, les organisateurs, les visiteurs et les exposants. Nous avons réussi à l’instaurer depuis la création du salon et à la garder malgré que nous soyons passés de 350 exposants à 1300. La soirée de remise des Trophées de l’Innovation fait partie de ces instants de convivialité. Nous sommes proches des clients, à l’écoute, et je pense que c’est l’une des raisons qui ont fait que nous sommes toujours là aujourd’hui. Ceci nous a permis de savoir comment orienter le salon pour répondre aux attentes des exposants et des visiteurs. »
Pour 2013, y aura-t-il des nouveautés dans l’organisation du CFIA de Rennes ?
« Il y aura toujours cet aspect thématique car le futur nous plaît. Il y a de grandes chances que l’on garde ce thème. Nous avons aussi une autre thématique qui sortira d’ici deux mois. Nous n’avons pas envie de la dévoiler aujourd’hui car nos exposants et visiteurs sont encore sur le bilan de Rennes 2012. »
Agro-media.fr remercie M. Sébastien Gillet pour avoir accepté de répondre à nos questions.
Propos recueillis par Vanessa Dufus.