A cause de la flambée des cours des céréales, des distorsions salariales avec des pays comme l’Espagne ou l’Allemagne, et des cours du porc qui n’ont pas évolué malgré la saison estivale qui leur habituellement favorable, la filière porcine s’enfonce dans la crise. Et pour bien faire comprendre leur mécontentement au ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire, ce dernier sera interdit de visite sur leur stand à l’occasion du SPACE, salon international des productions animales qui s’ouvre aujourd’hui et jusqu’au 16 septembre à Rennes. Et les chiffres sont là pour confirmer les difficultés du secteur porcin : au Marché du Porc Breton (MPB), le kilo de carcasse se monnaie 1,40 euros contre un coût de revient de 1,50 euros. Le directeur du CER des Côtes d’Armor confiait au Télégramme : « les éleveurs piochent dans leurs trésorerie, 30% des élevages ont un endettement supérieur à 100% ». Quand on sait que les céréales représentent 62% du prix de revient d’un porc, rien d’étonnant à cela.
- Un salon sous une conjoncture favorable.
Malgré tout, Bruno Le Maire devrait tout de même passer sa visite inaugurale de manière plus calme que l’année dernière, où il avait affronté la colère des producteurs de lait qui voyaient eux aussi leurs revenus fondre comme neige au soleil… Le président de Cochon de Bretagne, Henri Le Gléau, se plaignait également du fait que les récentes sorties du gouvernement, et notamment de la ministre de l’Ecologie, n’avaient pas contribué à arranger les choses.
- Le SPACE 2011 en chiffres.
Cette année, le SPACE fête ses 25 ans, et, eu égard à la filière porcine, la conjoncture du monde de l’élevage est plutôt bonne. Cela devrait permettre aux 1 300 exposants venus d’une trentaine de pays et aux 100 000 visiteurs et délégations du monde entier de passer un agréable salon. Le SPACE 2011 sera également l’occasion pour le ministre de l’Agriculture de présenter les résultats du recensement agricole 2010. Ce dernier s’intéresse à tous les aspects de l’activité agricole, et a mobilisé près de 3 000 enquêteurs sur tout le territoire national, départements et collectivités d’Outre-mer compris, grâce à la participation active en région des DRAAF, Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et des Forêts. Rappelons que ce recensement est organisé tous les dix ans.