Depuis qu’Orangina Schweppes a changé de main il y a deux ans et qu’il appartient depuis au japonais Suntory, la société se sent pousser des ailes. Hugues Pietrini, le PDG du groupe, a expliqué à nos confrères d’Usine Nouvelle : « il y a un changement de contexte. Quand nous étions dans des fonds [NDLR : Blackstone et Lion Capital], l’horizon était à court terme. Aujourd’hui, nous avons clairement une logique de long terme ». Il a ajouté : « nous voulons plus de qualité, plus d’innovation et de flexibilité dans notre outil. Au sein de la joint-venture, nous étions un peu bridés dans nos choix technologiques ».
Concrètement, cette “libération” du groupe s’est déjà traduite par la refonte complète de sa communication (publicités glamour et décalées pour Schweppes et Orangina, ou humoristiques pour Oasis), qui a frappé très fort. Et le challenger de Coca-Cola ne compte pas s’arrêter là.
En effet, le numéro deux des soft drinks a décidé d’investir 120 M€ dans ses quatre usines françaises, un an après avoir pris le contrôle de son embouteilleur, l’Européenne d’embouteillage, détenue à part égale avec l’italien San Benedetto. Un pari risqué, étant donné le contexte actuel de récession et d’instauration de la taxe soda.
Mais Orangina Schweppes semble ne plus avoir peur de rien. Le groupe a décidé de miser sur l’innovation, en travaillant sur les formats de boissons et leur composition, voire en osant une innovation de rupture.
Camille Loiseau, spécialiste du secteur des soft drinks chez SymphonyIri, explique le dynamisme de ce marché : « l’univers des boissons rafraîchissantes sans alcool (BRSA), qui pèse environ 3,6 milliards d’euros en grandes et moyennes surfaces, a enregistré une croissance de 5,9% en valeur et 2,7% en volumes en 2011 ».
La montée en gamme du segment des jus de fruits pourrait bénéficier à Orangina Schweppes par le biais de sa marque Pampryl, ou de Sunny Delight, rachetée il y a moins d’un an. Les boissons aux fruits ont également été dynamiques (Orangina possède sur ce segment les marques phare Oasis et Pulco, cette dernière ayant été rachetée à Marie Brizard il y a trois ans), notamment grâce à l’arrivée d’Oasis sur les thés glacés.
Hugues Pietrini, qui souhaite augmenter les budgets de communication de près de 5% cette année, se réjouit : « les français ont un niveau de consommation qui est l’un des plus bas d’Europe. Nous avons un relais de croissance formidable ».