Au moment où la maturité des pois annonce le démarrage d’une campagne 2021 décisive pour les récoltes de légumes en France, l’Interprofession française des légumes en conserve et surgelés, Unilet, tire le signal d’alarme sur la nécessité de revaloriser les prix d’achat de la part des distributeurs.
«Il s’agit d’une condition sine qua non pour assurer l’avenir de cette filière et lui permettre de contribuer efficacement à la souveraineté alimentaire en proposant des produits sains et de qualité», explique Unilet. Les professionnels se sont en effet collectivement engagés dans la montée en gamme de leurs produits, le développement de l’offre origine France et l’orientation des cultures vers l’agroécologie, tout en affrontant les conséquences grandissantes du dérèglement climatique et une fragilisation sans précédent de leurs cultures.
«La marge de manœuvre pour les opérateurs se réduit avec des hausses de coûts qui touchent aussi bien les agriculteurs que les transformateurs, sans pour autant être répercutées dans les prix. Pour ne rien arranger, on assiste depuis 2015 à une déconstruction de la valeur au sein de la filière, avec des prix de vente sortie industrie qui n’ont même pas permis d’intégrer l’évolution de l’inflation sur la période (+ 4,2% en 2020 vs 2015)1 donnant ainsi une baisse relative des prix de 5,8% pour les légumes en conserve et de 3,3% pour les légumes surgelés» s’inquiète Unilet qui estime que «la pérennité économique de la filière est conditionnée à l’intégration dans les prix d’achat des investissements et des hausses consentis par les agriculteurs et les transformateurs». La filière est ainsi convaincue qu’il faut sortir du système actuel, qui, à long terme, ne permettra pas de soutenir les transitions environnementales attendues ni la pérennité d’une production et d’une transformation d’origine France.