L’ancêtre de l’homme moderne présent il y a 1,9 millions d’années, Homo erectus, cuisait déjà ses aliments. C’est en tout cas ce que révèle une recherche publiée aujourd’hui dans les Annales de l’Académie Nationale Américaine des Sciences (PNAS) du 22 au 26 août 2011. La cuisson des aliments a permis à l’homme d’absorber davantage de calories, le dotant ainsi de plus de forces et d’une espérance de vie plus importante. Néanmoins, le moment à partir duquel cette cuisson a été un véritable avantage biologique sur les ancêtres de l’Homo sapiens n’avait pas encore été déterminé. Les auteurs de cette étude, menés par Chris Organ, biologiste de l’Université de Harvard, ont utilisé une technique phylogénique pour déterminer le temps passé par l’homme et les primates à se nourrir. Il explique : « Nous avons déterminé que l’homme moderne consacre moins de temps à se nourrir, à savoir 4,7% de ses activités quotidiennes, que les autres primates avec 48% ». Ceci tend à laisser penser qu’après la séparation entre la branche humaine et les chimpanzés un changement rapide dans l’évolution des habitudes alimentaires a été effectué, il y a de cela 6 millions d’années. L’Homo erectus, pour sa part, a vu la taille de ses molaires fortement réduite, suivi ensuite par l’Homo sapiens, de façon plus irrégulière. Les chercheurs écrivent que « nous avons pu montrer que la réduction de la taille des molaires des premiers ancêtres de l’homme – l’Homo habilis et l’Homo rudolfensis – s’expliquait seulement par l’évolution et la taille du corps ». Une avancée de plus dans la compréhension des premiers hommes.