Depuis l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima, les consommateurs japonais sont inquiets. Et ils ont de quoi ! En effet, depuis l’accident, de nombreux scandales ont éclaté autour de produits commercialisés alors que leur taux de césium radioactif était inquiétant. Successivement du thé, du bœuf, du riz et du lait en poudre ont été touchés par des scandales sanitaires.
De plus, le gouvernement nippon a relevé de façon provisoire la teneur en césium autorisée dans les aliments, la faisant passer de 100 becquerels par kilogramme à 500 becquerels. Or, cette procédure internationale d’urgence n’est pas très populaire auprès des consommateurs japonais.
De plus, des cas de fraude ont été révélés. Ainsi, certains paquets de denrées en provenance de Fukushima ont vu leur origine falsifiée, ce qui n’a pas rassuré les consommateurs.
Les japonais soupçonnent en outre le gouvernement de s’intéresser davantage aux producteurs qu’aux citoyens, comme l’affirme Hiroaki Koide, professeur à l’université de Kyoto : « les limites fixées était trop hautes. Le gouvernement a décidé par commodité, plutôt que pour protéger les gens ».
Heureusement, le taux de césium autorisé repassera à 100 becquerels par kilogramme le 1er avril 2012, mais cela ne devrait pas suffire à rassurer les consommateurs. Takashi Sato, représentant des coopératives agricoles de Fukushima, estime que : « Les gens ne font pas confiance aux systèmes de contrôle du gouvernement. Nous aimerions qu’il convainque le public que les nouvelles limites garantissent la sécurité ».
Il n’y a pas que les japonais qui s’inquiètent de la sécurité sanitaire des aliments nippons. En effet, les autres pays ont réduit leurs importations de produits japonais, notamment dans les secteurs agricole et halieutique. Ainsi, les exportations d’aliments japonais ont diminué de 7,4 % en 2011 par rapport à 2010. Celle de produits de la mer ont même chuté de 10,9 %.
Les distributeurs nippons sont obligés de donner des assurances supplémentaires aux consommateurs, à l’instar d’Aeon, qui réalise ses propres tests sur la nourriture qu’il vend. Pour le directeur général adjoint du distributeur, la définition d’un « seuil de sécurité » n’a pas de sens pour le consommateur. Il estime que seuls les produits représentant une radioactivité très faible au point d’en être indétectable pourront rivaliser avec leurs homologues étrangers. Si les producteurs de Fukushima se sont d’abord opposés à Aeon, ils ont finalement réalisé que c’était la meilleure façon de les protéger.
Quand les japonais pourront-ils enfin manger en toute sécurité ?
Source : agro-media.fr avec AFP.