Les producteurs d’huiles alimentaires se frottent les mains. En effet, ces dernières ont vu leur prix bondir, l’huile de palme en tête. La cause ? « Concernant les huiles, tous les clignotants sont au rouge. Rien de dramatique mais l’accumulation de situations tendues fait grimper les prix », explique Pierre du Peyroux, de la société d’analyse Horizon.
Ainsi, les Etats-Unis, premiers producteurs mondiaux de soja, ont prévu d’en planter 1% de moins cette année. Or, la sécheresse en Amérique du Sud a déjà affaibli les récoltes brésiliennes et argentines, qui constituent la moitié de l’offre mondiale… La production pourrait donc chuter cette année, et le prix du soja flamber. Or, « quand le soja monte, […] cela fait tâche d’huile pour tout le complexe oléagineux », selon Joséphine Hicter, analyste pour Oaks Fields Partners.
Même chose pour l’huile de palme, qui « voit sa production quasiment stagner et certains pays, victimes de mauvaises récoltes, vont devoir importer davantage cette année », poursuit Mme Hicter. La Thaïlande compte parmi ces pays qui auront recours aux importations, de même que l’Inde. Finalement, « le bilan européen sera une nouvelle fois déficitaire l’an prochain et les besoins d’importations pourraient s’afficher bien au-delà des 3 millions de tonnes », ont déclaré les analystes d’Agritel.
Outre la production et les importations mondiales, le haut niveau des prix du pétrole plombent également le cours des huiles, étant donné que ces dernières sont utilisées dans la fabrication de biocarburants.
Résultat : l’huile de palme a atteint son plus haut niveau vendredi dernier à 1 175$ la tonne en Malaisie. La tonne de colza s’échange à plus de 500€ en Europe et le boisseau de soja coût 14$ à Chicago. Les cours de ces huiles ont bondi de 14 à 19% depuis le début de l’année. Or, l’huile de palme entre dans la composition de 50% des produits alimentaires transformés. Ils sont donc directement menacés par une hausse des prix en rayons…
Source : agro-media.fr avec AFP.