C’est la journée de la femme ! L’occasion pour le Centre d’études et de prospective du ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l’Aménagement du territoire de publier une étude sur la place des femmes dans le monde agricole, basée sur le recensement agricole de 2010.
Premier constat, alors qu’elles n’étaient que 8% en 1970, aujourd’hui un quart des exploitations agricoles françaises sont dirigées par des femmes. Les femmes n’ont cependant jamais été exclues de l’agriculture, puisque, même si elles étaient à l’origine moins bien comptabilisées car considérées comme conjointes, elles ont toujours touché de plus ou moins près au métier agricole.
Aujourd’hui, elles constituent une part de plus en plus importante des installations, particulièrement chez les moins de 40 ans. On les retrouve le plus souvent dans la production ovine, le maraîchage, la viticulture et l’élevage équin.
L’étude du ministère montre également que les jeunes exploitantes sont généralement plus diplômées que leurs homologues masculins. On observe ainsi une progression de la proportion de filles dans les effectifs de l’enseignement agricole, passant de 39% en 1990 à 52% en 2010.
Comme dans les autres professions, on observe que les femmes font plus souvent appel au temps partiel que les agriculteurs, environ une exploitante sur deux de moins de 40 ans, alors que ce n’est le cas que d’un tiers des hommes.
« Grâce à leurs efforts de formation, à leur travail et à leurs prises de responsabilité dans des productions qu’elles ont contribué à créer, mais aussi grâce à des nouveaux outils juridiques comme l’EARL, la place des femmes en agriculture a notablement évolué, même si elles restent peu représentées dans les organisations professionnelles et les syndicats »
« À l’image de ce qui se passe dans d’autres métiers considérés comme masculins, la féminisation de l’agriculture en transforme également les pratiques et les conditions de travail. La sociologue Rose-Marie Lagrave avance même que les femmes « apparaissent comme les nouveaux agents de mutation du monde rural, en reconvertissant une fraction du secteur agricole en secteur de services ». Elles impulsent une nouvelle dynamique, créant une rupture avec les règles dominantes. À l’heure où le vieillissement marque les exploitants agricoles et où le renouvellement des générations est problématique, favoriser l’installation des femmes en agriculture permettrait de pérenniser les exploitations et, peut-être, d’apporter un certain renouveau dans le secteur. »
Source : agro-media.fr et le Centre d’études et de prospective du Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l’Aménagement du Territoire