Les abattoirs sont à la peine en Europe. Et c’est valable également pour les plus gros d’entre eux, rapporte Réussir Porc. Le numéro un européen, Danish Crown a été mis à mal par les bas salaires en Allemagne ce qui a poussé le groupe danois « à restructurer son industrie et à investir dans l’automatisation de ses outils dès 2009 », y souligne Eric Porcheron, responsable d’études chez Unigrain. Mais en janvier dernier, de nouvelles restructurations se sont avérées nécessaires.
L’embargo russe nuit à la filière
L’un de ses abattoirs, qui exportait majoritairement sa production vers la Russie a de plus dû fermer temporairement. Le troisième abattoir européen a également souffert de l’embargo russe sur le porc, car 54 % du chiffre d’affaires de Tönnies était réalisé à l’international, et notamment en Russie, alors que le groupe allemand y a perdu ses agréments en 2013. Le chiffre d’affaires de l’entreprise reste néanmoins à la hausse (+ 300 000 porcs abattus par rapport à 2012).
L’ex-numéro un du continent, doit pour sa part son déclin à une gestion hasardeuse de ses investissements. Pour éviter le dépôt de bilan, le hollandais Vion a dû se séparer de sa branche « ingrédients », pourtant la plus rentable du groupe.
Régression des abattoirs français
Quant aux abattoirs français, ils sont loin derrière dans la course aux parts de marché. En 2012, Cooperl a abattu 4,9 millions de porcs et le groupe Bigard 4,6 alors que Danish Crown en comptait 21,7 millions et Vion 18,5. « La restructuration des outils d’abattage français ne s’est pas faite, et c’est bien dommage », estime Denis Camaret, directeur de participations chez Unigrain, dans Réussir Porc.