Alors que le cours du blé poursuit sa hausse, des soupçons d’entente sur les prix de la farine entachent la filière. Le prix de gros de la farine en grande distribution devrait en effet augmenter de 15 à 20%. La hausse du prix des matières premières en est le premier facteur, cependant l’Autorité de la concurrence mène actuellement une enquête relative à des éventuels « accords » entre les meuniers français et allemands. Cette affaire porte sur deux circuits de commercialisation : la distribution de la farine en sachet d’un kilo en grande surface et la vente de farine en vrac aux meuniers. A ce jour, l’enquête en cours porte sur le premier volet. En effet, l’autorité de la concurrence a eu connaissance de l’organisation de réunions, entre 2002 et 2008, relative à la vente de farine en sachet ayant pour but de limiter les ventes entre l’Allemagne et la France à un volume de 15 000 tonnes / an. Seraient concernés une dizaine de meuniers allemands (dont Werhahn qui s’est dénoncé et a engagé une demande de clémence) et les principaux meuniers français (Grands Moulins de Strasbourg, Grands Moulins de Paris, Euromill Nord, Minoteries Cantin, Moulins Soufflet, Grand Moulins Storione, Amo (Celbert), Générales de Farine), mais aussi les structures de commercialisation (France Farine et Back Mühle). L’autorité de la concurrence approfondie justement l’organisation de ces structures de ventes dont la mise en place conduirait à des pratiques anti-concurrentielles. La parole est actuellement donnée à la défense et M. Michel Soufflet, président du directoire du second meunier de France (Grand Soufflet, le premier étant NutriXo) n’hésite pas à montrer sa sérénité dans cette affaire. La décision définitive de l’Autorité de la concurrence devrait être rendue cet été et les amendes pourraient être salées suite à la réforme de la politique de sanction. Affaire à suivre…