C’est une des questions qui anime actuellement le débat sur l’intérêt écologique du bio, suite à une expérience réalisée par la scientifique Christine Bahlai, de l’université de Guelph au Canada. L’expérience qui portait sur la comparaison de quatre pesticides synthétiques et naturels destinés à traiter le puceron présent sur le soja a fait apparaître des résultats étonnants. Les pesticides de synthèses seraient moins toxiques que leurs confrères organiques. En effet, les insecticides chimiques agissant de manière plus ciblée ont un impact environnemental moins conséquent que les produits naturels qui nécessitent, pour être efficients, une vaporisation plus intense sur les cultures. La grande quantité de produit requise pour un traitement naturel représente paradoxalement un niveau de toxicité, pour les animaux, supérieur à un traitement chimique. De plus, celui-ci reste présent plus longtemps dans les feuilles et les sols et se disperse facilement dans les eaux. De quoi remettre en cause nos présomptions à l’égard des produits biologiques qui ne sont apparemment pas systématiquement plus respectueux de l’environnement.