Les premiers résultats du dernier recensement agricole qui a été réalisé en 2010 viennent de paraître et illustrent les grandes tendances d’évolution du secteur agricole. Ainsi, la France a perdu le quart de ses exploitations entre 2000 et 2010 et est aujourd’hui passée sous la barre des 500 000 exploitations (490 000). Néanmoins, le rythme de disparition des exploitations s’est légèrement ralenti par rapport à la précédente décennie, avec -3% d’exploitations contre -3,5% lors du dernier recensement agricole. Cette chute reste néanmoins faible en comparaison de celle dont sont victimes nos voisins européens :
- -24% pour l’Italie,
- -29% pour les Pays-Bas
- et -36% pour l’Allemagne !
On note également une féminisation de la profession. Ainsi, en 2010, pas moins de 27% des chefs d’exploitation et des coexploitants étaient de sexe féminin.
D’autre part, les fermes classiques suivant un modèle polyculture-élevage sont de plus en plus rares alors que les très grandes exploitations sont privilégiées.
- « La baisse touche surtout l’élevage et la polyculture-élevage avec la quasi-disparition des petits élevages bovins lait », a noté le ministère.
De fait, alors que le nombre de petites et moyennes exploitations « diminue fortement, celui des grandes exploitations se maintient. Il progresse même pour les très grandes exploitations », notamment celles spécialisées en céréales et oléoprotéagineux.
Sur cette même tendance, la superficie moyenne des exploitations a gagné 13 hectares de SAU en 10 ans, atteignant l’année dernière 55 hectares. Un quart des exploitations compte moins de 6 hectares, et un autre plus de 82 hectares. Alors que les petites exploitations représentent 36% des exploitations agricoles totales, elles n’utilisent que 7% de la SAU contre 93% pour les grandes et moyennes exploitations.
Néanmoins, lié à une disparition des exploitations, un recul du nombre d’emplois consacrés au secteur a été observé. Seulement « 750 000 unités de travail annuel (UTA) » ont été recensées, soit une baisse de 22%. Le nombre de chefs d’exploitation et coexploitants a chuté de 21% en 10 ans, pour atteindre 604 000 personnes en 2010. Le ministère explique que :
- « cette baisse est limitée par l’essor des formes sociétaires et par la reconnaissance accrue du statut des conjoints exploitants ».
Les exploitants sont également de plus en plus des professionnels ayant suivi une formation spécialisée dans le secteur agricole. Ainsi, dans les grandes et moyennes exploitations, les trois quarts des chefs d’exploitation et coexploitants de moins de 40 ans ont au moins leur baccalauréat.
Enfin, il est intéressant de noter l’essor des circuits alternatifs : près d’une exploitation sur cinq (18%) commercialise au moins une partie de ses produits en vente directe ou via un autre circuit court.