Environ 200 producteurs de légumes se sont réunis vendredi dernier à Paris à l’initiative de Légumes de France et des JA afin de manifester pour réclamer des aides pour leur filière. Ils se sont rassemblés devant l’Assemblée Nationale et ont défilé derrière un cercueil couvert de légumes sur lequel on pouvait lire « regrettés producteurs ». Cette mise en scène illustre le véritable drame que vivent les maraîchers : alors que le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, « avait promis une indemnisation à l’euro près » des pertes dues à l’affaire Escherichia coli, Angélique Delahaye, présidente de Légumes de France (FNSEA) déplore que « le compte n’y est pas », selon les propos rapportés par La France Agricole. Alors que Légumes de France attend 30 millions d’euros d’indemnisation, seuls 1,6 millions ont été débloqués. La présidente souhaiterait que Bruno Le Maire « remonte au créneau » pour défendre les producteurs. Les maraîchers réclament en outre « des mesures structurelles » pour obtenir des « gains de compétitivité » par rapport aux autres pays, véritable « dumping social ». Ils souhaitaient également attirer l’attention sur les distorsions de concurrence en ce qui concerne les traitements phytosanitaires.
Pourtant, Bruno Le Maire avait annoncé au début du mois la mise en place d’un plan d’aide de 25 millions d’euros pour la filière fruits et légumes. Loin de satisfaire la profession, il ne suscite chez Angélique Delahaye que « désespérance » et « incompréhension ». Ainsi, les professionnels ne produisant par de concombre, tomate ou pêche et nectarine n’auront le droit à aucune aide, alors qu’ils ont aussi été pénalisés. Reste à savoir si le cri des producteurs sera cette fois entendu.