Les conditions de travail et de rémunération des producteurs de légumes français deviennent de plus en plus difficiles. Leurs relations avec la grande distribution, notamment, sont de plus en plus tendues et ils accusent ces dernières de pratiques déloyales. Ainsi, excédés et acculés, les producteurs ont écrit une lettre aux grossistes, distributeurs et hard discounters, qui sonne comme un cri d’alarme.
Dans cette dernière, ils commencent par accuser la grande distribution de les empêcher de « vivre de leur travail » : « Vous nous imposez des tarifs sans aucun respect de nos coûts de production et vous usez de la libre circulation intra-européenne pour accroître vos marges et faire chuter nos prix ! Il est inadmissible que les producteurs de légumes de France doivent sans cesse vendre à perte pour que d’autres puissent faire des marges lucratives ». « Aujourd’hui, nous lançons un cri d’alarme : cela ne peut plus durer ! » : une exclamation qui apparaît comme le cri de désespoir d’une profession toute entière.
Pourtant, cette dernière est prête à collaborer avec la grande distribution pour trouver des solutions : « Les pratiques commerciales de vos entreprises doivent évoluer. Nous sommes prêts à travailler avec vous, en bonne intelligence ». En revanche, ils ne sont pas prêts à rester passifs face à la difficulté de leur situation. Ainsi, ils ont mis en garde la grande distribution contre les répercussions qu’aurait un mauvais choix de leur part : « Sans quoi, face au désarroi des producteurs et devant cette situation catastrophique, nous ne pourrons garantir les actes isolés issus du désespoir, sachez-le, les producteurs de Légumes de France ne vont pas mourir sans réagir ! ».
Des actes à l’image de ceux des producteurs de fruits, qui, révoltés contre l’approvisionnement de la grande distribution en produits espagnols low-cost, ont organisé une manifestation à une barrière d’autoroute proche de la frontière espagnole et ont détruit la cargaison de fruits et légumes d’un camion en provenance de ce pays.