Nous vous en parlions début octobre, les députés avaient alors adopté un texte visant à une meilleure information des clients des restaurants quant aux « conditions d’élaboration des plats » servis. Concrètement, un député proposait par exemple de distinguer d’un seul coup d’œil, à l’aide d’un astérisque, les plats préparés en cuisine des plats achetés à l’industrie agroalimentaire et juste réchauffés. La profession a déjà déclaré unanimement que ce système serait « trop compliqué ».
Face à cette mesure, les restaurateurs ne savent plus sur quel pied danser. En effet, ils prônent officiellement la transparence de leurs menus mais s’organisent officieusement contre cette disposition du projet de loi Consommation. Ainsi, Laurent Caraux, président du SNRCT (syndicat fédérant majoritairement des chaînes de restauration), a déclaré : « tout ce qui va dans le sens de la transparence ne nous gêne pas ».
Par contre, la profession milite « contre une information plat par plat » et prône « une expression générale ». Autrement dit, il serait possible pour les restaurateurs d’indiquer qu’ils « cuisinent majoritairement leurs plats à partir de produits bruts » mais ils n’auraient pas à dire quels plats sont concernés… De plus, cette information ne serait visible que de l’extérieur du restaurant ou bien affichée en début de carte. Enfin, elle devrait être « positive et non discriminante ». Ainsi, il serait possible de distribuer des bons points mais pas des mauvais. La transparence a ses limites…
Fernand Siré, le député UMP des Pyrénées-Orientales à l’origine de cet amendement, le justifie en déclarant : « il faut arrêter de tromper les gens. Le consommateur veut savoir si ce qu’il mange a été préparé par un professionnel et si cela a été préparé à partir de produits non transformés ».
Autre justification à une telle démarche : informer les consommateurs relèverait également d’une question de santé publique, étant donné que certains produits « tout prêts » seraient susceptibles de contenir des allergènes dissimulés.
L’article doit encore être approuvé en seconde lecture par l’Assemblée et par le Sénat avant la fin de la session parlementaire fin février pour être définitivement adopté. Ensuite, le gouvernement aura à définir son application de façon plus précise.
Alors, saurons-nous bientôt la vérité sur les plats qui nous sont servis ?