Ils passent leurs vacances devant leur usine en se relayant jour et nuit. Encore une idée farfelue ? Non c’est le quotidien des salariés de Fralib de l’usine de Gémenos (Bouches du Rhône) qui montent la garde devant leur usine de peur de voir les chaines de fabrication disparaître.
L’usine qui doit fermée en septembre, va selon eux être délocalisée en Pologne. L’usine appartenant au groupe Unilever fabrique les thés de la marque Lipton et les infusions de la marque Eléphant. Les salariés souhaitent voir aboutir le projet de reprise. Selon les syndicalistes : « On a fait faire une étude et le rapport d’étape montre que le site est profitable à partir de 1.000 tonnes de production annuelle. Nous, on sort 2.900 tonnes. On veut conserver le site et qu’Unilever nous donne la marque », dit Gérard Cazorla. « Unilever l’a déjà fait pour un site de fabrication de soupe “Royco” à Poitiers, cédé à un fabricant de thé ». « La marque Eléphant, qui est une marque franco-française, ils ont essayé de la tuer au bénéfice de Lipton, leur “marque milliardaire”. L’Eléphant était devenu tout petit sur les boîtes ».
Les syndicalistes et salariés contestent aussi les propositions de reclassements faites par la société. Quand celles-ci ne sont pas en Pologne ou en Belgique, elles sont pour la plupart sous payées et ne correspondent pas aux qualifications des employés.
Toutefois il ne semble pas dans les projets du géant de l’agroalimentaire de se séparer de sa marque Eléphant. L’usine de Gémenos est, selon Unilever, fermée pour des raisons stratégiques car jugée pas assez compétitive. Une grande partie de la production devrait être déplacée en Belgique.