Rappelez-vous, les salariés de l’usine géante de frites surgelées McCain située à Matougues (51) étaient entrés en grève dimanche 27 novembre au soir. Depuis, ils avaient tenu bon en s’opposant fermement à la direction du groupe et réclamaient des hausses de salaires de 10%, ce que le directeur des ressources humaines de McCain France, Philippe Bluszcz, avait jugé « irréaliste ». Après deux semaines et deux jours de grève, les salariés ont finalement repris le travail mardi 13 décembre en milieu de journée après qu’un accord ait été trouvé entre direction et syndicats.
Dans ce dernier, il n’est pas question de hausses de salaires de 10%, mais de 2,2% seulement, alors que McCain proposait initialement 1,6% d’augmentation pour tout le monde et 0,6% de plus au mérite. La négociation annuelle des salaires pour l’an prochain sera anticipée, la prime pour les salariés travaillant dans le froid sera revalorisée et les salariés se verront attribuer une prime brute annuelle de 200€.
En ce qui concerne l’aménagement du temps de travail et des heures supplémentaires, les salariés s’étaient plaints du rythme effréné de travail qu’ils devaient subir. Ainsi, ils travaillaient régulièrement trois week-ends sur quatre. Cette pratique ne sera pas abolie, mais la direction a octroyé deux lundi (le 26 décembre et le 2 janvier) de congés en cette fin d’année et a assuré que les heures supplémentaires seraient allégées pour les fêtes. Les heures de grève ne seront pas payées mais la direction a proposé aux salariés de les récupérer par le biais de leur compte épargne-temps ou en faisant des heures supplémentaires.
Selon Philippe Bluszcz, l’accord trouvé a été permis par « la médiation des services de l’inspection du travail » de Champagne-Ardenne.
Pour rappel, un autre site français du géant des frites surgelées était entré en grève le 4 décembre, celui d’Harnes (62), avant de reprendre finalement le travail le 8 décembre après avoir trouvé un accord sensiblement de même nature que celui signé à Matougues.