« Elle nous permet d’étendre la géographie de notre leadership dans des régions où la croissance est portée par la migration du commerce de proximité vers la distribution moderne ». C’est en ces termes relayés par Les Echos que Brice de Fosanz, le vice-président des marchés grand public pour l’Europe, l’Asie et le Moyen-Orient de McCormick s’est félicité de l’acquisition de Kamis. L’entreprise agroalimentaire polonaise permet donc au numéro un mondial des épices de continuer sa politique de développement dans les pays où la croissance est plus dynamique.
Kamis, en Pologne, c’est 250 références d’épices (qui représentent 75% de ses ventes), de moutardes, ketchup (15%) et de produits industriels distribués en vrac, en sachets et flacons, vendues dans plus de 45 000 magasins et grandes surfaces du pays, pour un chiffre d’affaires avoisinant les 70 millions d’euros. Avec une croissance annuelle comprise entre 4% et 6%. Gâce à la libéralisation des pays de l’Est, la société agroalimentaire fondée par Robert Kamisky en 1991 est devenue leader sur le marché local, totalisant 45% des ventes d’épices, 30% de celles de moutardes, loin devant son concurrent Prymat (20%). C’est également 1 250 salariés sur un site proche de la capitale Varsovie, ainsi qu’une plate-forme d’expansion à l’international, notamment en Russie (13% de l’activité de l’entreprise), en Roumanie et en Ukraine.
Selon Brice de Forsanz, la marque disposerait d’un potentiel important, notamment en termes de management du portefeuille de produits. Rappelons que l’année dernière, McCormick avait fait une acquisition similaire en Turquie. Un an plus tard, le bilan est positif : l’occidentalisation de la distribution a aiguisé l’appétit des industriels locaux pour les méthodes modernes de marketing catégoriel et de dynamique commerciale sur les lieux de vente. En chiffres, cela donne une croissance de la holding turque Yiliz associée à McCormick de 15% pour l’année écoulée. Les deux éléments responsables de ces bons résultats sont
- d’une part la migration des circuits de distribution
- et d’autre part l’importation de savoir-faire dans l’élaboration de mélanges adaptés à la demande.
Les premiers bénéficiaires du développement du groupe agroalimentaire dans les pays de l’Est pourraient être les salariés des usines françaises, notamment dans le Vaucluse, où McCormick emploie 600 personnes dont le rôle est de traiter les matières premières pour la zone Europe-Afrique-Moyen-Orient. Toujours d’après Brice Forsanz, « le niveau de performance de nos usines provençales, qui ont bénéficié de plus de 45 millions d’euros d’investissements depuis dix ans et d’un accroissement d’un quart des effectifs, écarte toute tentation de délocalisation ».