A quelques jours avant la fin des négociations commerciales, Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, et Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, chargée de l’Industrie, ont réuni les représentants de la filière dans le cadre du comité de suivi des relations commerciales.
«Le constat, encore le même, est une nouvelle fois partagé par l’ensemble des fournisseurs de la grande distribution : la guerre des prix est encore et toujours la règle ! Malgré quelques avancées dans certaines filières, le compte n’y est pas ! Il reste sept jours aux distributeurs pour inverser la tendance : C’est la souveraineté alimentaire de la France qui est en jeu. Cette guerre des prix menace très directement la souveraineté alimentaire de la France : elle appauvrit toute la chaîne : les agriculteurs et les entreprises de l’alimentaire» explique Richard Girardot, président de l’ANIA, l’Association Nationale des Industries Alimentaires. «Oui il y a eu des efforts de certains distributeurs, dans certains secteurs mais c’est très loin d’être suffisant pour parler de la « création de valeur » pour l’ensemble des agriculteurs et des entreprises ! Les distributeurs ont une responsabilité envers la filière alimentaire française ; collectivement, ils doivent s’engager à mettre fin à la guerre des prix qui entraîne une spirale dangereuse pour la chaîne de l’agroalimentaire et qui est contraire à l’objectif de création de valeur».
Des hausses de prix pas suffisamment intégrées dans les négociations
Selon l’ANIA, les entreprises de toutes tailles et partout en France font face à une flambée des cours de certaines matières premières agricoles mais aussi à une hausse du prix des emballages, des transports ou encore d’autres surcoûts liés à la crise sanitaire, des hausses qui ne sont «toujours pas suffisamment intégrées dans les négociations alors qu’elles devraient en être le point de départ».
«Si quelques avancées sont à saluer, la prise en compte de la hausse des coûts de production dans les négociations commerciales est indispensable. Elle doit être à la hauteur des besoins des entreprises pour préserver leur compétitivité, assurer la juste rémunération des agriculteurs et conduire l’ensemble des transitions souhaitées par les consommateurs. Il en va de l’avenir du secteur alimentaire français ! » estime de son côté, Dominique Chargé, président de La Coopération Agricole. «Le discernement PME dans la négociation est au rendez-vous chez certaines enseignes. Ces bonnes pratiques doivent se généraliser auprès de tous les acteurs de la grande distribution. Sortons de la déflation destructrice de valeur et travaillons ensemble à un prix prenant en compte les réalités de l’amont, agricole et PME, et acceptable pour le consommateur ! » commente quant à lui Dominique Amirault, président de la FEEF.