A la suite des échanges avec Bruno Le Maire, ministre de l’économie, des finances, de la souveraineté industrielle et numérique, Roland Lescure, ministre délégué en charge de l’industrie, et Olivia Grégoire, ministre déléguée en charge des PME, du commerce, de l’artisanat et du tourisme, et les représentants de plusieurs grandes industries de produits de grande consommation (alimentaires et non-alimentaires), l’ANIA a pris la décision d’appeler ses adhérents à ré-ouvrir des négociations commerciales avec les distributeurs avant la fin du mois de mai, en vue de faire baisser l’inflation des produits de grande consommation dans le courant de l’été 2023.
Les 75 plus grands industriels sont ainsi appelés dans la réouverture de ces négociations dès lors qu’ils ont vu le prix de cession de leurs produits augmenter de plus 10% dans les conventions signées au 1er mars 2023 par rapport aux précédentes conventions en vigueur, et qui ont connu une baisse du coût de l’un de leurs intrants, affectant le prix de production, de plus de 20% depuis le 1er mars 2023. Les PME seront donc exclues de ces renégociations. Les renégociations se dérouleront dans le cadre législatif et réglementaire prévu par les lois EGALIM 1 et EGALIM 2, notamment via l’aménagement des clauses existantes, afin de protéger le revenu des agriculteurs.
Dans ce cadre, les organisations professionnelles invitent les grands industriels concernés à prendre l’engagement de ne pas faire peser sur la filière agricole nationale les efforts qui leur sont demandés. Par ce geste majeur les organisations professionnelles s’engagent dans la lutte contre l’inflation qui pénalise les consommateurs. Enfin, au-delà de ces renégociations, les industriels et les distributeurs pourront également renforcer les promotions commerciales pour contribuer à la baisse des prix en rayon.
« Les PME et ETI ne sont pas en capacité de négocier »
A l’issue de cette réunion, les 75 plus grands industriels des produits de grande consommation ont été appelés à rouvrir les négociations avec les distributeurs dès lors qu’une baisse de plus de 20% des coûts de production est avérée. Parmi ces 75 entreprises figurent, non seulement des géants internationaux, mais aussi des ETI françaises de l’alimentation, implantées sur tout le territoire national.
L’ADEPALE regrette que des engagements aient été pris au nom d’ETI qui sont aujourd’hui tout aussi victimes que les PME de l’affaissement de leur marge en raison des conséquences de la guerre en Ukraine, du dérèglement climatique et de la persistance d’une certaine désorganisation de la chaîne logistique mondiale, le tout sous la pression des distributeurs. «Les ETI adhérentes de l’ADEPALE ne sont pas en capacité de renégocier et ne sont pas engagées par cette position», estime l’ADEPALE dans un communiqué qui rappelle que tous les outils juridiques de renégociation existent dans la loi Egalim2 pour prendre en compte d’éventuelles baisses de coût. À ce jour, ses adhérents constatent des variations de prix des intrants très disparates et demeurent engagés par des contrats annuels signés en fin d’année 2022, notamment sur l’énergie. Ainsi l’ADEPALE demande une nouvelle fois aux distributeurs de mettre fin aux demandes de renégociations commerciales auprès des PME et ETI françaises de l’alimentation.