Au début du mois, l’association Bloom, qui a pour objectif de sensibiliser à la protection des écosystèmes marins, avait saisi l’Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité (ARPP), dénonçant la communication du groupement Les Mousquetaires (Intermarché) sur ses pratiques de pêche.
En effet, l’association estimait que la publicité du distributeur laissait entendre qu’il jouait un rôle « déterminant » dans la préservation des ressources marines alors qu’au contraire il a recours à l’emploi du chalut en eaux profondes, une pratique unanimement dénoncée « comme étant parmi les plus destructrices au monde ».
L’ARPP a confié l’examen de la plainte au Jury de Déontologie Publicitaire (JDP), une instance indépendante, qui a finalement demandé à l’ARPP de « faire cesser cette publicité » et de s’assurer qu’elle « ne soit pas renouvelée » !
Le JPD estime en effet que la campagne publicitaire qui avait été menée par Les Mousquetaires fin 2011 pouvait induire le public en erreur sur la réalité des actions de l’annonceur.
De plus, il a estimé que « l’auto-label » du distributeur, baptisé « Pêche responsable », présentait « une forte ressemblance avec le label MSC et comporte un risque de confusion quant à la signification de ce logo ».
Si l’association Bloom s’est réjouie de cette décision, qualifiée de « rassurante » par sa fondatrice Claire Nouvian, la Scapêche, premier armateur de pêche fraîche en France avec 17 navires, 8 chalutiers hauturiers et 220 marins pêcheurs, ne l’a pas entendue de cette oreille.
« Le JDP a reconnu que nous sommes soutenus par un bureau de certification international, Veritas, et une structure comme celle-là ne valide pas un cahier des charges qui ne soit pas conforme à la loi et aux orientations fixées par l’ONU en matière de pêche responsable », s’est défendu Tristan Douard, le directeur de la Scapêche. Il a ajouté que sa flotte faisait partie des plus surveillées et affichait l’un « des meilleurs taux » de rejets en France. Il a rappelé que : « Ce serait un suicide économique et social pour nous si on ne respectait pas les ressources naturelles ».
Quant au label de la discorde, si celui des Mousquetaires, tout comme le logo MSC, est bleu et figure un poisson stylisé, Tristan Douard a expliqué que « l’un est rond et l’autre ovale, l’un en français et l’autre en anglais et ils ne parlent pas de la même chose ». De fait, il « ne comprend pas trop la possible confusion ».
Affiche de la campagne publicitaire incriminée
Source : agro-media.fr avec AFP.