La filière française des œufs et des ovoproduits est très inquiète quant à l’annonce de la prochaine publication du décret sur l’obligation d’ovosexage à l’échelle nationale. Elle alerte le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie sur les modalités d’application prévues et lui demande d’échanger de toute urgence sur ce sujet avec l’ensemble des professionnels, alors que débute le SPACE, salon international de l’élevage à Rennes.
En effet, si les professionnels français des œufs sont d’ores et déjà en ordre de marche pour réaliser tous les aménagements et investissements nécessaires, ils sont aujourd’hui dans l’impossibilité de tenir les délais annoncés par le ministre, à savoir fin 2022.
Le CNPO souligne que l’ovosexage fait appel à des techniques de pointe très coûteuses. Outre les 15 millions d’euros d’investissements nécessaires pour l’équipement des couvoirs, la filière a évalué à 55 millions d’euros par an, les frais de fonctionnement à supporter, soit environ 4% du chiffre d’affaires annuel de la filière. La filière indique que l’application de ces nouvelles techniques aura des répercussions inévitables sur le coût de production des œufs et des ovoproduits et sur sa compétitivité. Selon le CNPO, une telle mesure ouvrirait grand les portes aux importations. Dans ces conditions, la France ne doit pas être le seul pays européen, avec l’Allemagne, à être soumise à une obligation nationale d’ovosexage, estime le CNPO. La même logique doit être appliquée sur les questions de bien-être animal.