Le 29 novembre 2011, nous vous annoncions que le Conseil d’Etat avait décidé de suspendre l’interdiction de commercialisation et d’utilisation des semences de maïs OGM MON810 de la société américaine Monsanto. Le gouvernement avait aussitôt réagi en se lançant dans une course contre la montre pour trouver un moyen de réhabiliter cette interdiction. Aujourd’hui, c’est l’Association Française des Biotechnologies Végétales (AFBV) qui réagit à son tour en critiquant la position du gouvernement français qu’elle juge totalement opposée à une compétitivité de l’agriculture française.
Ci dessous la lettre de l’ABFV :
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La décision du Conseil d’Etat est une chance pour l’agriculture française.
Le gouvernement doit s’y conformer !
Le Conseil d’Etat a annulé les arrêtés suspendant la culture du maïs OGM Bt Mon 810 par une décision rendue lundi 28 novembre 2011. Le Conseil estime que le Ministère de l’Agriculture n’a pas « apporté la preuve de l’existence d’un niveau de risque particulièrement élevé pour la santé ou l’environnement ». Ainsi la suspension de la culture du maïs Mon 810 est sans fondement. Cette décision fait suite à celle de la Cour de Justice de l’Union Européenne du 8 septembre 2011. Elle devrait ouvrir des perspectives prometteuses pour les agriculteurs français qui pourraient enfin avoir accès à des innovations indispensables à la compétitivité de l’agriculture française.
Hélas, dès lundi, par la voix de deux de ses Ministres, et non des moindres, Nathalie Kosciusko-Morizet et Bruno Le Maire, le gouvernement a annoncé son intention de trouver d’autres éléments pour interdire la culture du Mon 810 en France. Ce que le Président de la République a confirmé mardi. Les responsables politiques refusent donc de se conformer aux avis des instances scientifiques comme juridiques. Les raisons invoquées seraient des risques sur l’environnement mais on voit bien que les éventuelles études seront recherchées pour justifier l’interdiction et non l’inverse.
La vérité est que l’on refuse le Mon 810 parce qu’on le refuse. C’est l’argumentaire d’un enfant buté. En effet il n’existe aucun fait observé, aucun résultat scientifique, aucune expérimentation permettant de mettre en évidence de tels risques. La conclusion est claire. Le gouvernement veut bien se battre pour la filière nucléaire mais il a décidé de sacrifier les agriculteurs, la filière semencière et l’innovation agronomique française.
Pourquoi un tel aveuglement, une telle abdication ? Pourquoi se priver des conditions de la compétitivité ? On ne peut y voir qu’un calcul électoraliste. C’est bien mal préparer l’avenir de notre pays. Peut-on encore espérer que les jours qui viennent conduiront à une réflexion plus responsable ?”