Le Conseil d’Etat a annulé hier lundi 28 novembre 2011 deux arrêtés français interdisant la vente et l’utilisation de semences de maïs génétiquement modifiées Monsanto 810. Cette annulation n’a pas manqué de faire réagir l’ensemble des acteurs politiques et industriels. Agro-media.fr synthétise pour vous les différents partis pris.
- Le gouvernement, dans un communiqué, a considéré que « des questions sur l’innocuité environnementale de ce maïs demeurent » et qu’elles « conduisent le Gouvernement à maintenir, sur le territoire français son opposition à la mise en culture du maïs MON810. Il étudie, dès à présent, les moyens d’atteindre cet objectif ».
- Le président du conseil général du Gers et secrétaire national adjoint à l’environnement au PS, Philippe Martin, a pressé le gouvernement « de prendre immédiatement des mesures pour éviter la mise en culture d’un OGM pour lequel des incertitudes pèsent quant à ses impacts sur l’environnement ». Il a également tenu à rappeler « à la ministre de l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet, qui sera dans le Gers mardi 29 novembre aux côtés du président de la République, qu’elle s’était engagée le 8 septembre dernier à prendre cette nouvelle clause de sauvegarde en cas d’annulation par le Conseil d’Etat ».
- Cette dernière a d’ailleurs également réagi et s’est déclarée lundi « déterminée » à faire interdire le maïs de Monsanto sur le sol français : « je suis plus déterminée et plus convaincue encore qu’en 2008 de la nécessité pour nous d’interdire la culture du Monsanto 810 en France et nous sommes en ce moment même en train d’étudier les modalités juridiques pour poursuivre cette interdiction ». Elle a ajouté : « il y a quatre études qui viennent renforcer des inquiétudes qu’on peut avoir vis-à-vis des OGM en général et certaines ciblées sur le Monsanto 810. Sur la base de ces quatre études, je propose que nous conservions notre décision d’interdiction du Monsanto 810 en France et nous sommes en train d’étudier les moyens de le faire ».
- Même position pour le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, qui a affirmé également que le gouvernement allait « examiner tous les moyens pour ne pas cultiver le maïs Monsanto 810 en France ». Il a affirmé qu’il n’était pas « surpris » par la décision du Conseil d’Etat et que cela ne changeait en rien la position du gouvernement qui est toujours « défavorable » à l’arrivée du MON810 en France étant donné qu’ « il reste encore trop d’incertitudes sur les conséquences pour l’environnement ».
- La Confédération paysanne, pour sa part, a considéré qu’il était « nécessaire » d’établir un « nouveau moratoire » sur la mise en culture du maïs MON810 et qu’il fallait qu’il « soit mis en place immédiatement par le gouvernement français pour être efficace avant les semis de printemps ». Le syndicat a précisé que « la France doit respecter les formes du droit européen et, avant la publication des arrêtés, demander à la Commission européenne d’interdire elle-même la culture du maïs MON810 ».
- François Hollande a aussi fait part de son opinion. Il a estimé qu’il fallait que le maïs de Monsanto « reste interdit à la culture en France ». Il a ajouté qu’ « une nouvelle procédure activant la clause de sauvegarde doit être déposée par la France sur des bases juridiques plus solides ».
- Le député d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Noël Mamère, a estimé qu’ « il faut maintenant que le gouvernement tienne ses engagements ».
- Seuls les semenciers ont accueilli « positivement » l’annulation de la suspension de culture du MON810, selon un communiqué d’Initiatives Biotechnologies Végétales (IBV). Philippe Gracien, le porte-parole d’IBV, a déclaré : « aujourd’hui, il faut que les maïsiculteurs qui le souhaitent puissent cultiver les OGM autorisés en Europe, comme le stipule la loi française sur les OGM. Nous plaidons pour la liberté de choisir et espérons vivement que le gouvernement français mettra tout en œuvre pour laisser cette opportunité aux agriculteurs français ».
Bruno Le Maire a fait savoir qu’une « première réunion technique a eu lieu à Matignon » et a estimé qu’ « il faut aller le plus rapidement possible ».
Propos recueillis par l’AFP ou diffusés dans des communiqués et relayés par Agrisalon.