Les députés UMP vont voter jeudi deux propositions de lois déposées par le PS dans le cadre de la « niche » réservée à des propositions de l’opposition. Christian Jacob, le président des députés UMP, a annoncé que ces derniers voteront pour l’interdiction du bisphénol A (BPA) dans les contenants alimentaires mais contre la limitation du taux de sucre dans les aliments vendus en Outre-mer, selon l’AFP. Cette opposition à la limitation des taux de sucre peut sembler étonnante, mais selon M. Jacob « ce sujet relève d’un règlement, et non pas d’une loi, et sur le fond, il faut que tous les produits soient concernés, y compris ceux d’importation ».
En ce qui concerne le BPA, il a indiqué qu’ « un amendement UMP fixant la date de l’interdiction à 2014, pour laisser le temps de fabriquer des produits de substitution, a été introduit en commission, et sur cette base, nous voterons les propositions ». Or, c’est bel et bien du délai imposé que les industriels se plaignent. Ainsi, le Syndicat National des Fabricants de Boîtes Métalliques (SNFBM), a alerté dans un communiqué :
- « les solutions alternatives à celles contenant du bisphénol A comme les résines époxy n’ont pas encore fait l’objet d’une évaluation suffisamment rigoureuse et complète pour assurer la sécurité des consommateurs. Ces études portent sur plusieurs années, c’est pourquoi le délai du 1er janvier 2014 […] est tout simplement irréaliste ».
- De plus, l’interprofession a souligné que si « remplacer les résines actuelles par d’autres aux performances similaires est une priorité que se sont fixée tous les adhérents du SNFBM, l’évaluation et la validation des solutions alternatives pour leur usage au contact avec les aliments nécessiteront un délai de plusieurs années ».
- Réduire ce délai « pourrait s’avérer dangereux pour la sécurité du consommateur ».
Il faut rappeler que le BPA est un « composant essentiel dans la fabrication du film mince de résine époxy qui protège l’intérieur de la plupart des boîtes et couvercles métalliques à usage alimentaire ». La ministre de l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, avait même évoqué le remplacement des boîtes par des briques alimentaires.