Les ministres européens de la Pêche sont actuellement réunis à Bruxelles pour débattre notamment des quotas de pêche qui seront alloués l’année prochaine. Ils traitent également d’autres affaires, comme la mise en place d’un Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche ou les négociations avec les pays tiers. Grâce aux dépêches de l’AFP, agro-media.fr vous résume les principales avancées jusqu’à présent.
Mise en place de sanctions.
La Commission européenne a proposé aux ministres des Etats-membres de se doter de mesures de sanctions contre les Etats non européens qui mettraient en danger la viabilité d’une espèce de poissons par leurs pratiques de pêche et refusent de coopérer avec l’Europe pour établir les quotas. Sans être mentionnée par le règlement proposé, les diplomates européens ont déclaré qu’ils souhaitaient « disposer d’un moyen de menacer l’Islande, au cas où les négociations venaient à échouer ».
En effet, l’UE et l’Islande ne parviennent plus du tout à s’entendre sur les quotas de pêche au maquereau depuis que l’Islande a décidé unilatéralement de multiplier son quota par 65, passant de 2 000 tonnes pêchées à 130 000 tonnes en 2010, puis 146 000 tonnes cette année.
Bruxelles a proposé différentes sanctions :
- des restrictions à l’importation de produits de la pêche de ces pays,
- des restrictions à l’utilisation des ports de l’UE pour leurs flottes,
- l’interdiction pour des navires européens de travailler pour des entreprises de ces pays
- ou encore l’interdiction d’exporter des navires ou des équipements de pêche européens vers ces pays.
La Mauritanie et l’UE ne parviennent pas à s’entendre.
La Mauritanie et l’UE ont échoué hier à trouver un nouvel accord de pêche, alors que l’accord actuel expirera le 31 juillet 2012. Le principal point de désaccord est le montant proposé par l’UE pour obtenir le droit que des bateaux européens puissent pêcher dans les eaux mauritaniennes.
Néanmoins, ils se sont entendus sur d’autres points, qui sont :
- le transbordement des prises au port de Nouadhibou,
- le débarquement dans ce port également des produits de la pêche de fond,
- le fait que les bateaux pêchant dans les eaux mauritaniennes, bien qu’européens, comportent 60% de travailleurs mauritaniens,
- le fait que ces bateaux destinent 2% de leurs prises pélagiques aux poissonneries mauritaniennes,
- et enfin que la zone de pêche autorisée soit reculée de 21 à 32 km des côtes, afin de « créer des zones tampon pour protéger la ressource », a expliqué le négociateur mauritanien.
L’accord de pêche entre le Maroc et l’UE est annulé.
Les députés européens ont voté pour l’annulation d’un accord de pêche entre l’UE et le Maroc. Ce dernier permettait à 120 navires européens, notamment espagnols, de pêcher dans les eaux marocaines en échange de 36,1 M€ par an et de redevances sur les captures. Les députés ont estimé que l’accord ne prenait pas clairement en compte les intérêts de la population du Sahara occidental et qu’il revenait à un gaspillage de l’argent des contribuables, en plus de n’être pas viable écologiquement parlant. L’Espagne et la France ont déploré ce vote, et l’Espagne réclame une « compensation » de l’UE pour rattraper cela. De son côté, le Maroc a prévenu que ce vote « aura des conséquences très négatives sur la relation entre l’UE et le Maroc » et a ordonné aux bateaux européens de quitter les eaux marocaines immédiatement.