Les systèmes informatiques sont devenus omniprésents au sein des usines agroalimentaires. La traçabilité, le respect des normes ou encore l’augmentation de productivité ont conduits les industriels à investir dans des systèmes de plus en plus perfectionnés et souhaitent avoir un maximum d’information sur l’état de leur machines. Dans le cadre du salon ASI Agen, Elec Sud Ouest installateur et intégrateur de système électronique et informatique, a réalisé une conférence sur le développement de l’Ethernet Industriel dans les process agroalimentaire. Lionel Reti, d’Elec Sud Ouest, répond aux questions d’agro-media.fr et nous apporte des informations sur les finalités d’un tel réseau au sein d’une usine de production agroalimentaire.
- agro-media.fr : Quel est aujourd’hui l’intérêt de développer un réseau Ethernet industriel dans son entreprise ?
Lionel Reti : La finalité d’un tel réseau est d’interconnecter l’ensemble des process pour pouvoir assurer la gestion des lignes et aussi l’approvisionnement des matières premières. Cela permet notamment d’éviter les ruptures et de pouvoir toujours continuer à assurer la production. La mise en place d’un tel réseau permet de remonter un maximum d’information pour assurer une supervision des chaines de production. Le but est d’améliorer le système de production.
- agro-media.fr : En termes de coûts, il y a la nécessité d’adapter les machines à ce nouveau type de réseau, le surcoût n’est il pas trop important ?
Lionel Reti : Il y a deux points de vue. Le monde de l’Ethernet arrive de plus en plus au niveau des industries donc sur toutes les nouvelles machines, les fabricants intègrent des ports Ethernet. Le dernier automate d’entrée de gamme de chez Siemens qui est un de nos fournisseurs principaux possède nativement un port Ethernet.
Dans le cas des anciennes machines soit la machine est suffisamment récente on peut simplement ajouter un élément pour la rendre communicante. Soit elle est trop ancienne et on ne la rend pas communicante ou alors on la renouvelle pour une machine communicante. Il est tout à fait possible d’avoir des machines qui ne soient pas communicantes au milieu de machines qui communiquent. Une usine qui décide d’investir dans la mise en place d’un réseau Ethernet ne change pas toutes ses machines d’un seul coup.
- agro-media.fr : En ce qui concerne les industries agroalimentaires, ou en sont elles quant au développement de tels réseaux ?
Lionel Reti : Ou en sont les industries agroalimentaires aujourd’hui, je n’ai pas de chiffres particuliers mais toutes les sociétés qui veulent augmenter leur productivité sont obligés de passer par un système de centralisation des données pour pouvoir réagir au plus vite. Il est donc nécessaire de réaliser à un certain moment un tel investissement. Cela se passe dans l’agroalimentaire mais dans toutes les industries de manières générales. L’agroalimentaire est même un peu en avance du fait de la traçabilité qui leur est imposée.
- agro-media.fr : Dans ce secteur de l’Ethernet il y a beaucoup de concurrents et de gros acteurs, il y a-t-il une standardisation des équipements ou des protocoles ?
Lionel Reti : A la base l’Ethernet industriel est un protocole standard et ouvert. Chacun vient ajouter sa couche dédiée à son application. Notre fournisseur qui est indépendant des fabricants d’automates et de machines propose des produits capables de lire tous les protocoles du marché. Ainsi on crée un réseau avec un protocole standard et on vient y greffer dessus des machines avec des protocoles différents. Sur le réseau toutes les informations circulent ensemble et ensuite il y a des points centraux tels que les logiciels de supervision qui s’occupent de traiter l’information.
- agro-media.fr : Le réseau Ethernet est un réseau qui peut être relié au réseau extérieur, Internet notamment, n’y a-t-il pas un risque de piratage de ces réseaux ?
Lionel Reti : Les protocoles utilisés dans le réseau Ethernet industriel sont différents de ceux utilisés dans l’informatique grand public. Il faut déjà être au courant de ces différences ce qui pose une première barrière. Ensuite il y a des systèmes d’administration, de firewall (pare-feu) qui permettent de limiter l’accès et d’éviter que des intrusions intentionnelles ne viennent perturber le réseau. Bien entendu le risque zéro n’existe pas, mais beaucoup de choses sont mises en places pour limiter fortement les malveillances.
Agro-media remercie M. Lionel RETI pour sa disponibilité.
Propos recueillis par Julien MASSONNAT pour agro-media.fr