En voilà une bien étrange idée : faire passer la pizza pour un légume. Pourtant, les parlementaires américains semblent bel et bien prêts à tout pour maintenir les pizzas, frites et autres féculents au menu des cantines scolaires du pays… et même si pour cela il faut décréter que la pizza est un légume.
Cette nouvelle classification, quelque peu particulière, vise à contrer une proposition de l’administration Obama, qui cherche à rendre plus saine la nourriture servie dans les restaurants scolaires. Car le constat aux Etats-Unis est inquiétant : pas moins de 17% des enfants âgés de 2 à 19 ans sont obèses selon les centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies (CDC), soit 12,5 millions d’enfants ! Cette proposition aurait pour objectif d’exclure les produits gras, sucrés et salés des menus des petits américains au profit des légumes.
Et la pizza se retrouve alors dans une position instable : seule sa sauce tomate peut prétendre au titre de légume, mais selon le ministère de l’Agriculture américain il n’y en a pas assez pour que cela compte. Il faudrait donc en rajouter un peu plus. Sauf que pour l’industrie agroalimentaire du pays, il n’en est pas question : une telle mesure leur coûterait trop cher et serait un « fardeau » supplémentaire étant donné qu’il faudrait recalibrer la taille des pizzas.
Heureusement, les parlementaires américains sont venus à leur secours pour maintenir ce plat fétiche des américains au rang de légume à part entière – et ce sans ajout supplémentaire de sauce tomate. L’Institut américain des aliments surgelés, qui est un groupe de pression, n’a bien entendu pu que se réjouir de cette décision qui selon lui « tient compte de la forte teneur en potassium, en fibres et en vitamines A et C de la sauce tomate et permet aux élèves de continuer à apprécier ces repas sains que sont les pizzas et les pâtes ». On aura tout vu !
La commission parlementaire s’est aussi attaquée à la question de la réduction de la quantité de pommes de terre (comprenez de frites) servie aux enfants. Et cette fois c’est l’argument prix qu’elle a fait valoir : selon elle, les mesures de l’administration Obama coûteraient 7 milliards de dollars sur 5 ans, ce que le ministère américain de l’agriculture réfute.
Pour l’instant, la parole est au Congrès américain, qui devrait donner son avis sur la question cette semaine.