Fait rarissime pour une Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies, le secrétaire Général de l’ONU Ban Ki-Moon est intervenu pour exhorter les chefs d’Etat et de gouvernements réunis à New-York à s’impliquer d’avantage dans des campagnes de prévention des maladies liées à la consommation excessive de sel, de sucre et de graisse. A l’occasion du sommet sur les maladies non transmissibles, Ban Ki-Moon est même allé jusqu’à accuser directement les entreprises agroalimentaires de « placer la santé publique en situation de risque afin de protéger leurs profits ». Par maladies non transmissibles, l’ONU comprend les cancers, les affections cardio-vasculaires, les maladies respiratoires chroniques et diabètes, responsables de la mort de 36 des 57 millions de décès enregistrés dans le monde chaque année.
- Des accusations soutenues par l’OMS.
Alors que c’est seulement la deuxième fois que l’Assemblée générale de l’ONU aborde des questions de santé, les accusations de Ban Ki-Moon contre le secteur agroalimentaire, et plus directement contre les entreprises agroalimentaires, ont été soutenues par Margaret Chan, directrice de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) : « les aliments préparés riches en sel, graisses saturées et sucre, sont devenus les nouveaux aliments de première nécessité dans quasiment toutes les régions du monde », déplorait-elle. « Ils sont facilement disponibles et soumis à un marketing lourd. Pour un nombre croissant de personnes, ils sont le moyen le moins cher de remplir un estomac qui a faim ».
Alors que les chefs d’Etat et de gouvernement présents préparent une déclaration politique pour évoquer l’effet néfaste du sel, du sucre et des graisses saturées, des groupes de producteurs des trois substances mises en causes s’organiseraient pour préparer une contre offensive.
- Les MNT devraient augmenter de 17% sur les dix prochaines années.
Et Ban Ki-Moon d’enfoncer le clou : « les MNT (maladies non transmissibles) sont une menace pour le développement. Elles touchent durement tout particulièrement les pauvres et les populations vulnérables et les plongent plus profondément dans la pauvreté ». Et tandis que l’OMS prévoit une augmentation des décès causés par des MNT d’environ 17% au cours de la prochaine décennie, le Secrétaire général de l’ONU donnait les informations suivantes : « nous savons comment les faire baisser. Traiter les MNT peut être bon marché. La prévention peut ne coûter presque rien et même économiser de l’argent. La détection est dans l’intérêt de tous. Un traitement précoce réduit les souffrances, diminue les coûts et réduit le risque de handicap et de décès ».