Deux études tendent à montrer que les français boivent de moins en moins d’alcool, et surtout moins de vin, mais sont plus souvent ivres. La première étude, qui est parue dans l’International Journal of Entrepreneurship and Small Business, s’est intéressée à la transmission du patrimoine vinicole français, en analysant les différences de consommation et de représentation du vin entre les différentes générations. Elle a été menée par des chercheurs français du groupe Ecole Supérieure de Commerce de Pau (ESC Pau) et de l’Université de Toulouse 1 (UT1) Capitole. Les personnes interrogées dans le cadre de l’étude ont été réparties en quatre groupes générationnels distincts et les résultats obtenus illustrent les divergences de représentation du vin selon l’âge :
- Les plus de 65 ans : la génération du patrimoine. Ils consomment quotidiennement du vin et le considèrent comme un héritage culturel et social important. Ils boivent également du vin avec leur famille et leurs amis. Pour eux le vin a une symbolique culturelle, religieuse et historique.
- Les 40-65 ans : les baby-boomers ; et les 30-40 ans : la génération X. Ils consomment occasionnellement du vin, et plus entre amis que lors des repas de famille. La consommation de vin a un rôle important dans leur statut social. Pour ces groupes le vin a une importance culturelle et gastronomique, mais pas vraiment historique.
- Les moins de 30 ans : la génération Internet. Leur consommation de vin est moins fréquente que pour les autres groupes. Ils ne l’associent pas non plus à un plaisir ou à un héritage social. Ils en sont fiers sans pour autant lui associer d’importance symbolique.
L’étude est disponible.
Le Baromètre Santé 2010 évoque quant à lui d’importants changements dans les habitudes de consommation d’alcool des français. En effet, bien que ces derniers boivent moins chaque jour (16% des adultes buvaient quotidiennement de l’alcool en 2005 contre 12% en 2010), ils sont plus fréquemment ivres. Ainsi, 19% des français ont été ivres au moins une fois dans l’année en 2010 contre 15% en 2005. Soit près d’une personne sur cinq. La hausse la plus importante a eu lieu chez les jeunes femmes (18-25 ans) : + 14% en cinq ans. Les hommes restent néanmoins plus souvent ivres que les femmes (27% des hommes contre 11% des femmes), et 15% des hommes de plus de 40 ans boivent plus de trois verres par jour, mettant ainsi leur santé en danger.