La création de la Scapak (Société Centrale de l’Armement de la Pêche Artisanale de Keroman) a été officialisée le 22 mars dernier à Lorient, en présence d’Yves Audo et de Sylvain Pruvost, présidents respectifs d’Agromousquetaires et de la Scapêche. Détenue à hauteur de 80 % par l’Apak et de 20 % par la Scapêche, cette société par actions simplifiée sera dirigée par Eric Guygniec, président de l’Apak. Elle est dans la droite ligne du plan « pêche durable 2025 » de la filière mer des Mousquetaires.
Ce nouvel armement artisan vient d’investir dans la transformation d’un chalutier en un navire polyvalent conçu notamment pour pratiquer la senne danoise. Rebaptisé Naoned, ce navire de 23,40 mètres pêchera à la senne la seiche, l’encornet et le rouget au-delà de la bande des douze milles. Cette unité basée à Lorient pourra également travailler au chalut sur des poissons comme le merlu, le maquereau, l’anchois ou le thon germon. La Scapak investit près d’1,2 million d’euros dans ce bateau qui est en cours de transformation au chantier naval Padmos, aux Pays-Bas, avec une mise en activité attendue en juin 2017.
Une stratégie de pêcheur-poissonnier responsable
« Se lancer seul dans de telles opérations n’est plus imaginable », souligne Eric Guygniec, dont l’armement compte cinq chalutiers artisans et 30 marins. « Cette prise de participation est une manière de conforter notre présence à Lorient, se félicite Sylvain Pruvost. Nous poursuivons ainsi nos actions pour le maintien des quotas de pêche français ». La Scapêche poursuit ainsi son développement dans la pêche côtière et artisanale. La mise en place de partenariats avec des pêcheurs artisans, comme la Scapak ou encore la Scopale, ainsi que le rachat et la transformation de bateaux s’inscrivent dans cette volonté de diversification.
La filière Mer du Groupement Les Mousquetaires déploie son « plan pêche durable 2025 », dont l’objectif est d’adapter l’ensemble de sa flotte sur dix ans. Ce plan mène au désengagement progressif de la pêche et de la commercialisation du grenadier, du sabre et de la lingue bleue – les trois espèces de grand fond commercialisées par Intermarché et Netto – avec l’objectif d’un arrêt complet d’ici à 2025.