La DGCCRF réalise chaque année des contrôles relatifs à l’ionisation, traitement physique qui permet de réduire le nombre de micro-organismes dans certains aliments. D’une part, elle vérifie le bon fonctionnement des établissements agréés en France, et d’autre part, elle analyse des denrées alimentaires traitées par ce procédé. En 2019, le taux de non-conformités s’élevait à moins de 5%.
La directive qui fixe le cadre européen de la réglementation relative à l’ionisation des denrées alimentaires prévoit notamment un agrément des établissements ainsi que des mentions d’étiquetage afin que le consommateur soit informé du traitement qui a été réalisé sur la denrée ou sur l’un de ses ingrédients. La France compte cinq sites agréés pour le traitement par ionisation des denrées et ingrédients alimentaires. Ceux-ci sont situés dans les départements de l’Ain, de l’Aube, des Bouches-du-Rhône, de la Sarthe et de la Vendée. Les cinq installations ont fait l’objet d’une visite au cours de la campagne de contrôles 2019. Il apparaît que les installations agréées sont de moins en moins sollicitées pour le traitement de denrées alimentaires.
Durant l’année, seule l’unité des Bouches-du-Rhône avait procédé à des traitements ionisants sur des cuisses de grenouilles congelées (178,6 tonnes). Pour la majorité des unités autorisées à traiter par ionisation des denrées alimentaires, l’ionisation des aliments ne représente plus aujourd’hui qu’une faible proportion du chiffre d’affaires. Les opérateurs se focalisent sur le traitement d’emballages, de matériaux aptes au contact alimentaire…
Les professionnels privilégient d’autres moyens de conservation
Au cours de l’enquête réalisée en 2019, 128 prélèvements de denrées alimentaires ont été réalisés à tous les stades de la chaîne de commercialisation : importation, commerce de gros et de détail, restaurants. Six ont été déclarés non conformes (ces prélèvements de compléments alimentaires à base d’artichaut, de cuisses de grenouilles, de mélanges d’épices et de préparations alimentaires à base de blé à l’arôme « œuf » ne présentaient pas pour autant de risque pour la santé).
Les enquêteurs ont en particulier contrôlé les importateurs et les vendeurs de produits exotiques, ainsi que les vendeurs de thé ou d’épices. «Les investigations ont permis de constater que de nombreux professionnels méconnaissent la réglementation : beaucoup n’ont pas de documents concernant d’éventuels traitements ionisants sur les produits qu’ils commercialisent, ignorent cette technique de désinfection et n’interrogent jamais leurs fournisseurs sur ce point. Dans la plupart des cas, les professionnels n’ont pas en leur possession les documents d’accompagnement du produit mentionnant le traitement.
Au stade de la production, les exploitants du secteur alimentaire recherchent rarement la présence de ce traitement sur leurs matières premières» explique la DGCCRF. L’enquête a permis de constater le recul de l’utilisation de ce procédé sur les aliments. Le peu d’attrait des consommateurs pour l’achat de denrées traitées par cette technique a incité les professionnels à privilégier d’autres moyens de conservation des denrées alimentaires. L’ensemble des données recueillies en 2019 par la DGGCRF a été transmis à la Commission européenne dans le cadre de l’élaboration d’un rapport européen de synthèse sur l’ionisation.