Les entreprises d’abattage-découpe vivent une triple crise :
- celle de l’explosion de la spéculation sur les matières premières végétales,
- celle de la chute sans précédent de la consommation de viande due à la crise du pouvoir d’achat, ainsi qu’à la décroissance continue de l’élevage en France,
- celle enfin d’une compétition européenne déloyale à coup de dumping social.
Lors de son Assemblée générale ce 2 octobre à Paris, le SNIV-SNCP a alerté sur la situation très dégradée des entreprises françaises des viandes et a lancé un appel au renouveau.
Appel au renouveau pour une nouvelle écoute des attentes sociétales, afin d’apporter de nouvelles réponses aux consommateurs. A cet effet, le SNIV-SNCP a mis en place une plate-forme de dialogue gérée par un institut de sondage avec un échantillon de la population française. Une réelle innovation qui permet aujourd’hui de comprendre ce que souhaite le citoyen et ce qu’est prêt à acheter le consommateur.
Appel au renouveau en matière de responsabilité des pouvoirs publics : ceux-ci ne peuvent plus se cantonner à la mise en place d’outils incantatoires tels que l’accord du 3 mai 2011. La question est d’ouvrir une véritable réflexion autour de deux thèmes majeurs : la rentabilité et la compétitivité. LME, valorisation des sous-produits animaux, protéines animales transformées, abattage rituel, dumping social, … la liste est longue des sujets sur lesquels la France manque de toutes les audaces.
Appel au renouveau dans le fonctionnement des filières elles-mêmes. Celles-ci ne peuvent plus fonctionner sur les schémas d’hier. Il faut avoir le courage de regarder les réalités en face. Les filières viandes françaises sont aujourd’hui en grand danger de déclin irréversible. La flambée du prix des matières premières végétales est le signe tangible que nous entrons dans une nouvelle ère. Transférer sur le prix de la viande le coût de la spéculation financière mondiale sur le blé, le maïs ou le soja n’est qu’une fuite en avant qui fait peser un risque grave sur la pérennité des filières animales. De la même manière, la PAC ne peut plus se raisonner en deux piliers… administratif et financier. A côté du pilier des grandes cultures, c’est un véritable pilier des productions animales qu’il faut consolider. La France doit aussi oser le renouveau dans la politique de soutien à l’élevage. Sans orientation clairement affichée pour les structures d’élevages, comment créer une dynamique et comment attirer des jeunes ?
« L’industrie de la viande fait preuve d’audace et d’innovation. Si dans le secteur de l’abattage-découpe, nous avons restructuré et modernisé nos outils tout en préservant l’emploi, c’est parce que nous avons osé aller très loin dans la remise en question de nos activités. Nous relèverons les nouveaux défis et nous serons à la hauteur de toutes les attentes sociétales. Mais il nous faudra du courage, un grand sens des responsabilités et une volonté d’unité » a déclaré Jean-Paul Bigard, Président du SNIV-SNCP.
Source : agro-media.fr avec le SNIV-SNCP